Double parricide au Pays basque: un accusé condamné à 30 ans de prison, l'autre acquitté

Illustration - AFP
Un homme de 29 ans accusé d'un double parricide commis en 2016 au Pays basque a été condamné ce samedi à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'appel des Landes et son ex-compagne kazakhe, accusée de complicité, acquittée.
À Mont-de-Marsan, Kévin Rouxel a vu confirmée la peine qui lui avait été infligée en première instance en novembre 2020 à Pau, quand la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques avait condamné sa co-accusée Sofiya Bodnarchuk à 20 ans de réclusion pour complicité.
Quatre renvois
La Kazakhe, âgée de 29 ans, avait fait appel. Depuis le début de ce dossier à rebondissements, marqué par un renvoi de procès à quatre reprises, elle a toujours nié son implication dans le meurtre à coups de revolver des parents de Kévin Rouxel, le 20 février 2016 dans le village basque de La Bastide-Clairence (Pyrénées-Atlantiques).
"C'est un immense soulagement pour elle, pour sa famille et toutes les personnes qui l'ont soutenue", a réagi l'un de ses avocats, Me Grégoire Mouly, auprès de l'AFP. "C'est aussi le début d'autre chose", a ajouté Me Mouly au sujet des futures retrouvailles de Sofiya Bodnarchuk avec sa fille, âgée de deux ans au moment des faits, présente sur les lieux du drame et actuellement placée auprès de la famille Rouxel.
La veille lors des plaidoiries, la défense de la jeune femme avait mis en garde les jurés contre "l'erreur judiciaire".
Avocat des parents de la victime Pascal Rouxel, le père de Kévin, Me Alain Astabie s'est dit "très peinés" pour ses clients, persuadés depuis le premier jour de la complicité de la jeune Kazakhe. "Ils vont rentrer chez eux avec cette annonce qui est comme un second cataclysme et le calvaire va continuer autour de leur petite-fille".
Le jour des meurtres, toute la famille, dont le frère aîné de Kévin, Yann, était réunie pour un repas d'anniversaire. Diagnostiqué autiste Asperger durant la procédure, Yann Rouxel avait été retrouvé en état de choc par les gendarmes tandis que les corps sans vie des parents gisaient dans la maison.
Vendredi, l'avocat général s'était attaché à démontrer la complicité de Sofiya Bodnarchuk dans l'élaboration et la réalisation d'un "acte criminel" destiné à récupérer "un pactole" estimé par le couple à "1,5 million d'euros". Il avait requis 20 ans de réclusion contre elle, et 30 à l'encontre de Kévin Rouxel.
Volte-face
Au départ, le couple avait accusé le père, Pascal Rouxel, d'être à l'origine du drame, puis avait désigné Yann, écroué pendant un mois avant d'être mis hors de cause.
Kévin Rouxel avait ensuite assuré avoir agi seul puis avait accusé sa compagne de complicité.
Le couple, qui s'était rencontré sur internet, s'était fissuré en pleine audience pendant son premier procès en décembre 2018, qui avait été renvoyé.