Double infanticide à Tours: que sait-on de la mère?

C'est sur cette base militaire que les deux corps d'enfants ont été retrouvés. - -
Une militaire a avoué être la mère des deux nouveaux nés retrouvés morts dans un casier près des cuisines de la base aérienne 705 à Tours, dans un état de décomposition avancé. Caporal-en chef de 32 ans, la jeune femme est à nouveau enceinte de huit mois, elle a été mise en examen pour homicides volontaires sur mineurs. Portrait d’une femme jugée très instable psychologiquement.
Mère d’une adolescente de 14 ans, Alexandra Pelletier serait entrée dans l’armée en 1998, selon La Nouvelle République. "Elle a d’abord travaillé au mess des officiers, puis a Cinq-Mars-la-Pile et enfin au mess mixte sur la BA 705", précise une collègue au quotidien régional.
> Comment a-t-elle procédé?
"Les deux bébés sont nés à son domicile, dans son appartement à l'époque des faits. Elle a donc ramené les corps. Elle a dû déménager auprès de chez ses parents", rapporte Philippe Varin le procureur de la République de Tours sur France Bleu Touraine.
"Elle a été obligée de trouver un endroit où dissimuler les corps et c'est comme ça qu'elle a trouvé le casier à la base 705", poursuit-il. Sans expliquer les raisons de son acte, elle indique qu'elle aurait accouché dans sa baignoire.
> Un déni de grossesse?
Le déni de grossesse va souvent de pair avec l’infanticide. "La femme n’a pas conscience d’être enceinte, elle l’apprend tard ou même au moment de l’accouchement", explique Alexandra Moins, psychologue clinicienne à Fréjus dans un entretien sur Atlantico.fr. N’étant pas préparée à avoir un enfant, "elle est alors victime d’un raptus anxieux, un état de panique intense, elle se retrouve perdue et c’est là qu’elle commet un acte d’infanticide".
Pour le cas de la mère présumée de la base militaire de Tours, une collègue raconte à La Nouvelle République qu’elle se souvient avoir partagé une chambre avec elle. "A une époque, elle avait un gros ventre, commente-t-elle. Elle m'avait dit qu'elle prenait des médicaments qui la faisaient gonfler. C'est quand même étonnant que cela n'ait pas été détecté. Nous avons une visite médicale chaque année pourtant", soulève-t-elle.
> L'identité du père ignorée
Comme l’explique pour sa part Sophie Marinopoulos, psychologue est auteur de La vie ordinaire d’une mère meurtrière (Fayard) dans une interview au Figaro, ces femmes sont souvent décrites comme "timides et réservées".
Souvent très seules, elles dissimulent une extrême pauvreté affective. Pour sa part, la jeune militaire, qui a accouché seule, a été jugée très instable par le procureur de la République de Tours Philippe Varin. Elle n'a pas été en mesure d'indiquer l'identité du ou des pères de ses enfants.
Elle a été placée en détention provisoire. "On pouvait craindre, vu son état de grossesse très avancé, une récidive et aussi qu’elle tente de mettre fin à ses jours", indique-t-il.