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Police-Justice

Documentaire "Salafistes": la justice abaisse l'âge d'interdiction de 18 à 16 ans

Pour le documentaire "Salafistes", la justice abaisse l'âge d'interdiction de 18 à 16 ans - Jeudi 18 Février 2016

Pour le documentaire "Salafistes", la justice abaisse l'âge d'interdiction de 18 à 16 ans - Jeudi 18 Février 2016 - Capture d'écran - BFMTV

Réalisé par Lemine Ould M. Salem et François Margolin, le documentaire polémique propose une plongée dans l'Islam radical sans voix off, ni mise en perspective. Le ministère de la Culture avait penché pour une interdiction aux moins de 18 ans.

La justice a abaissé, jeudi, à 16 ans l'interdiction du documentaire controversé sur l'islam radical "Salafistes", qui donne la parole à des responsables d'al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) que le ministère de la Culture avait interdit aux moins de 18 ans, selon une information communiquée par l'avocat du ministère.

"Nous sommes surpris de la décision du juge des référés du tribunal administratif de Paris car nous pensions que le fait d'abaisser l'âge d'interdiction pour un film relevait du pouvoir du ministre de la Culture", a déclaré Me Jacques Molinié.

Juste avant sa sortie en salles, le 27 janvier dernier, les services de Fleur Pellerin, encore ministre de la Culture, ont décidé d'interdire le visionnage du documentaire qui lève le voile sur le monde très fermé des salafistes aux moins de 18 ans. "Compte tenu du parti pris de diffuser sans commentaires des scènes et des discours d'une extrême violence, j'ai décidé de suivre l'avis de la commission (de classification des oeuvres cinématographiques)", indiquait la ministre dans un communiqué.

Avant même cette décision, France Télévisions, qui finance à hauteur de 20% le film via France 3 cinéma, lui avait retiré son soutien et annonçait qu'il ne le diffuserait pas. 

"Risqué notre vie"

Réalisé par François Margolin et le journaliste mauritanien Lemine Ould M. Salem, "Salafistes" donne la parole à des responsables d'al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et à des autorités religieuses salafistes. Entrecoupé d'images de propagande du groupe terroriste et de vidéos jihadistes, le documentaire ne comporte aucune voix-off ou commentaires. Un parti pris qui a soulevé cette vive polémique.

"C'est ce qu'il faut montrer. Il ne s'agit pas de petits voyous écervelés, de délinquants en manque de reconnaissance sociale. Il y a un discours jihadiste et c'est celui-là qu'il faut écouter pour le comprendre", répondait sur BFMTV Lemine Ould M. Salem. Pour son compère, le projet du film ne vise absolument pas à faire l'apologie des salafistes. "Si on a risqué notre vie pour cela, expliquait François Margolin, c'est pour montrer ce que pensent ces gens."

Demandant l'annulation en justice de l'interdiction aux mineurs, François Margolin a expliqué, devant le juge des référés du tribunal administratif de Paris, qu'"empêcher le film d’être vu par ceux à qui il est justement destiné, les lycéens, les collégiens, est une chose scandaleuse". Si l'interdiction de voir le film est abaissé aux moins de 16 ans, une autre procédure, cette fois-ci sur le fond, réclame l'annulation pure et simple de cette décision.

A.-F. L. avec AFP