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DOCUMENT BFMTV. Mariage annulé à Béziers: le fiancé espère que "son cri de détresse" sera entendu à l'audience mardi

L'Algérien de 23 ans en situation illégale sur le territoire que Robert Ménard, maire de Béziers, refuse de marier, devant la mairie de la ville le 7 juillet 202

L'Algérien de 23 ans en situation illégale sur le territoire que Robert Ménard, maire de Béziers, refuse de marier, devant la mairie de la ville le 7 juillet 202 - BFMTV

Dans un courrier transmis ce dimanche 16 février à BFMTV, le ressortissant algérien, Mustapha, dont le mariage avait été annulé par Robert Ménard en juillet 2023 à Béziers se confie à 48 heures de la convocation du maire de la ville devant la justice.

"Cette audience est la reconnaissance de notre peine avec ma femme". Le ressortissant algérien de 24 ans, Mustapha, dont le mariage avait été annulé à Béziers en juillet 2023 en raison de l'OQTF qui le visait, dit à BFMTV attendre "beaucoup" de l'audience du maire de la ville Robert Ménard ce mardi 18 février.

Le maire de Béziers, qui avait annulé le mariage, a été convoqué devant le tribunal judiciaire de Montpellier à 10 heures. Il est mis en cause pour avoir pris dans l’exercice de ses fonctions "des mesures destinées à faire échec à l’exécution de la loi, en l’espèce en refusant de procéder à la célébration de ce mariage".

"Depuis ce 7 juillet 2023, notre vie s'est effondrée. Ce qui devait être le plus beau jour de ma vie s'est transformé en un véritable cauchemar", affirme Mustapha dans une lettre adressée à BFMTV à 48 heures de la convocation de Robert Ménard.

Il y décrit s'être "senti comme un criminel". "Après le dépôt de plainte contre Ménard, la police aux frontières m'a convoqué, gardé trois jours en rétention et a fini par m'expulser sans passage devant un juge, en me réveillant en pleine nuit et me disant que la décision venait 'du plus haut' et que je devais absolument quitter le pays tout de suite", se remémore-t-il. "J'ai fini dans un avion sans même un au revoir".

"J'espère que les juges comprendront mon cri de détresse"

Mustapha, qui a été expulsé vers l'Algérie le 20 juillet dernier, se défend d'être "un voyou" et affirme être venu en France "pour étudier". "J'aime ce pays que je considère comme le mien, qui m'a fait grandir, m'a donné un diplôme, pays dans lequel je me suis construit une vie de famille et ai rencontré la femme de ma vie", écrit-il.

Il se dit "malheureux" et "à bout de souffle" depuis ce jour où "sa vie a pris un tournant en une fraction de seconde". Il déplore d'avoir été "privé du jour au lendemain" d'Eva avec qui il voulait "se marier par amour" et de leur "vie de famille".

"La seule chose que nous voulons, c'est d'avoir le droit de s'aimer. Je reste un humain, j'ai un cœur, et je ne peux pas y enlever Eva", affirme Mustapha.

Avant d'ajouter: "J'ai confiance en la France pays des droits de l'homme, État de droit, pays qui m'a bercé depuis ma plus tendre jeunesse et j'espère que les juges comprendront mon cri de détresse aujourd'hui".

Robert Ménard risque jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Il pourrait aussi perdre sa place de maire par révocation ministérielle.

"C’est le monde à l’envers! Il était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français et c’est à moi qu’on vient chercher des poux?", avait réagi l'édile auprès de BFMTV après avoir reçu sa convocation le 7 février dernier. À l'époque des faits, il expliquait sur notre antenne avoir pris cette décision par crainte d'être face à un "mariage blanc".

Boris Kharlamoff et Juliette Brossault