Disparition d'Estelle Mouzin: la piste Michel Fourniret s'éloigne

L'analyse de milliers de poils et de cheveux récoltés dans l'ancienne fourgonnette de Michel Fourniret n'a pas permis d'établir le passage d'Estelle Mouzin dans le véhicule. L'homme reste néanmoins suspect.

Michel Fourniret a-t-il révélé tous ses secrets? La justice soupçonne le "Tueur des Ardennes" d'être à l'origine de la disparition de la petite Estelle Mouzin, un soir de janvier 2003, en Seine-et-Marne. Pourtant, les derniers résultats de l'enquête ne vont pas en ce sens.

Les expertises génétiques de milliers de poils et de cheveux prélevés dans la fourgonnette de Michel Fourniret, acquise six mois avant la disparition de la fillette, n'ont pas permis d'établir la présence de l'enfant à l'intérieur, révèle Le Parisien. Aucune trace d'ADN ne lui correspond parmi les 4.000 élements pileux récoltés et analysés.

Une déception pour le père d'Estelle Mouzin, mais qui refuse cependant de baisser les bras. "Ce dossier est loin de voler en éclats. Certes, il semble, selon les conclusions provisoires, qu'il n'y a pas de cheveux d'Estelle dans ce fourgon, mais pour autant, est-ce la preuve que ce tueur n'y est pour rien?", s'interrogent les avocats du père, Me Corinne Hermann et Me Didier Seban, dans les colonnes du journal.

Une photo et une vidéo d'Estelle à son domicile

Plusieurs éléments ont éveillé les soupçons des enquêteurs ces dernières années. A son domicile, ils ont trouvé une cassette vidéo, l'enregistrement d'un journal télévisé belge consacré à la disparition d'Estelle Mouzin. Sur son ordinateur, une photo de la fillette.

La fourgonnette blanche, passée au peigne fin par les analystes, correspond également au signalement du véhicule décrit par des témoins lors de l'enlèvement d'Estelle, tout comme la personnalité de Michel Fourniret, "compatible" avec le mode opératoire et la victime.

Mais l'homme, qui nie fermement être impliqué dans l'affaire, se raccroche à un fait: un coup de fil, passé à son fils une heure après l'enlèvement d'Estelle, depuis son domicile en Belgique. Un appel confirmé par ses relevés téléphoniques, mais dont son fils ne se rappelle absolument pas. Rien ne prouve donc jusqu'à présent qu'il s'agissait bien de Michel Fourniret au bout du fil. Selon Le Parisien, "l'instruction de l'affaire Mouzin, confiée depuis un an à un nouveau juge, Pierre Grinsnir, va donc se poursuivre".

Alexandra Gonzalez