Des familles de victimes réclament un contrôle médical pour les conducteurs

Des familles de victimes se battent pour que l'Etat impose des contrôles fréquents aux conducteurs à partir de l'âge de 60 ans. - -
Faut-il laisser le volant aux plus de 75 ans sans aucune vérification ? Faut-il imposer des contrôles d'aptitude aux conducteurs âgés ? Des mesures que réclament des familles de victimes et qui sont au cœur des discussions du congrès de l’Automobile-club médical de France qui prend fin ce vendredi.
Autoroutes prises à contre-sens, accident après une faute d'inattention, les personnes âgées sont régulièrement concernées par des accidents de la route qui semblent évitables. Des familles de victimes se battent pour que l'Etat impose des contrôles fréquents aux conducteurs à partir de l'âge de 60 ans. La plupart des experts sont opposés à une telle mesure.
« La dame de 82 ans ne m’a pas vue du tout »
Face aux spécialistes, les victimes d’accidents de la route et leur famille répondent avec leurs souvenirs. Soraya n’a jamais oublié la date du 23 juillet 2012. Ce jour-là, elle a été victime d’un grave accident de voiture dans les rues de Metz. « Sur une route toute droite, il y a une personne âgée qui est passée devant moi. Nous nous sommes rentrées dedans de plein fouet. Cette dame de 82 ne m’a pas vue du tout. Arrivé à un certain âge, on devrait faire passer des tests comme avec les routiers pour éviter d’avoir des morts ». Faire passer des tests aux conducteurs de plus de 65 ou 70 ans, une mauvaise idée pour le docteur Philippe Lauwick, président de l'Automobile-club médical de France. « Ce ne serait pas une mesure qui permettrait d’améliorer notablement la mortalité routière. Les personnes âgées adaptent forcément leur comportement en roulant moins vite. Elles ne sont pas un problème de sécurité routière. Elles représentent 10% de la population et 10% des morts sur les routes. Les jeunes de 18 à 24 ans voient ce risque multiplié par trois ».
« Fortement opposée à ces contrôles »
« Je suis fortement opposée à ces contrôles, explique le docteur Michèle Muhlmann-Weill, présidente du Collège français de médecine du trafic. J’ai 73 ans, dit-elle et je crois que je suis tout à fait capable de conduire et je suis respectueuse du code de la route. Les plus dangereux, ce sont les jeunes. Les personnes âgées, elles, conduisent plus lentement et ne provoquent pas d’accident grave. Vous imaginez ce que ça donnerait s’il y avait des listes dans les préfectures avec le nom des personnes soit disant vieillissantes. On ne peut pas être dans une telle société. C’est un droit, la mobilité ».