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Police-Justice

Depuis sa libération après une erreur judiciaire, le parcours chaotique de Marc Machin

Marc Machin et son avocat Louis Balling, le 17 décembre 2012 à l'ouverture de son procès en révision.

Marc Machin et son avocat Louis Balling, le 17 décembre 2012 à l'ouverture de son procès en révision. - Fred Dufour - AFP

Placé en garde à vue jeudi à cause de soupçons de viol et vol avec arme, Marc Machin a connu un parcours judiciaire mouvementé depuis son acquittement pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot, le 1er décembre 2001 à Neuilly. Une erreur judiciaire qui lui a valu presque six ans derrière les barreaux.

Son nom est d'abord connu pour une erreur judiciaire retentissante et presque six ans passés à tort derrière les barreaux. Marc Machin, aujourd'hui âgé de 36 ans, a été placé en garde à vue et entendu ce jeudi par la police judiciaire de Paris. Il est soupçonné d'avoir violé puis volé une femme et de l'avoir forcée à couvrir ses traces. Son ADN a été retrouvé sur la jupe de cette dernière. Une enquête préliminaire a été ouverte pour les faits de "viol avec arme", "vol avec arme" et "escroquerie".

Les déboires de Marc Machin avec la justice commencent avant même qu'il ne soit accusé du meurtre de Marie-Agnès Bedot, tuée en 2001 sur le pont de Neuilly, dans les Hauts-de-Seine. Le jeune homme n'a alors que 19 ans mais un casier judiciaire déjà bien garni selon France Info. Il contient, entre autres, des condamnations pour vols, violences avec armes et agressions sexuelles.

Condamné en 2004 à 18 ans de prison

Le prévenu à l'enfance chaotique avoue en garde à vue un meurtre qu'il n'a pas commis et est placé en détention provisoire. Malgré un meurtre similaire commis le 22 mai 2002 au même endroit, alors qu'il est derrière les barreaux, Marc Machin est condamné en septembre 2004 à 18 ans de réclusion criminelle, assortis de douze ans de sûreté en appel en novembre 2005.

Il faudra la double-confession de David Sagno, en mars 2008, pour que soit saisie la Commission de révision des condamnations pénales, qui décide de le remettre en liberté en juillet. Sauf que le détenu, qui a agressé un surveillant pénitentiaire peu avant l'annonce, est condamné à quatre mois de prison supplémentaires et sort le 7 octobre 2008.

Trois agressions sexuelles en 2009

Ce n'est que le début d'un long chapelet d'interpellations, de condamnations et de rendez-vous manqués avec la justice. En 2009, Marc Machin est arrêté pour trois agressions sexuelles qui lui vaudront trois ans de prison. S'il bénéficie d'une libération conditionnelle fin 2011, il ne respecte pas le suivi socio-judiciaire et retourne derrière les barreaux en janvier 2012, relève Franceinfo.

En parallèle, sa condamnation pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot est annulée par la Cour de révision en mai 2010. En décembre 2012, il est définitivement acquitté à l'issue d'un procès en révision

Moins de deux mois plus tard, il est placé en garde à vue pour recel de téléphone portable et violences, ce qui lui vaudra six mois de prison avec sursis. En novembre de la même année, il est placé en garde à vue pour "insultes homophobes" envers un directeur d'école maternelle.

Arrêté en janvier 2016 après six mois de cavale

Bref répit dans cette litanie de condamnations, Marc Machin obtient en juillet 2014 663.320 euros pour l'erreur judiciaire qui l'a envoyé plusieurs années en prison.

En janvier 2016, il est arrêté après plusieurs mois de cavale dans un hôtel du IXe arrondissement de Paris. Il est sous le coup d'une condamnation à six mois de prison pour violences volontaires sur une ancienne compagne et est en outre recherché pour ne pas avoir respecté un aménagement de peine dans une affaire d'agression sexuelle. Depuis, Marc Machin n'avait pas fait parler de lui. 

Liv Audigane