Procès : levée de rideau pour Marc Machin

Marc Machin - -
Marc Machin sera-t-il blanchi définitivement ? Lundi matin, démarre à la cour d'assises de Paris, le nouveau procès de celui, qui a passé près de sept ans en prison pour un meurtre commis par un autre.
Sa condamnation pour meurtre ayant été annulée et un autre homme, David Sagno, condamné pour les faits, Marc Machin, 30 ans, devrait devenir la huitième personne en France depuis 1945 à être acquittée d'un crime à l'issue d'un procès en révision.
"Il attend ça avec impatience"
Selon Louis Balling, son avocat, Marc Machin "attend ça avec impatience". "Il est très en colère et aura besoin de dire les choses avec véhémence".
A 19 ans, ce jeune homme qui avait déjà à son casier des actes de violence et deux agressions sexuelles, avait avoué en garde à vue le meurtre de Marie Agnès Bedot, une mère de famille de 45 ans tuée à coups de couteau au Pont de Neuilly, le 1er décembre 2001.
Bien qu'il se soit ensuite rétracté, qu'aucune expertise ADN ne l'ait impliqué et qu'une autre femme ait été tuée au même endroit avec un tesson de bouteille alors qu'il était en détention provisoire, il avait été condamné aux assises en 2004 à 18 ans de réclusion criminelle. Sa condamnation avait été confirmée en appel en 2005.
Erreur judiciaire ?
Mars 2008, un SDF de 33 ans, David Sagno, se présente dans un commissariat de police pour s'accuser des deux meurtres du Pont de Neuilly. La précision des détails qu'il donne sur les crimes, et son ADN retrouvé sur ses victimes, jusque sous les ongles de Mme Bedot, ne laissent alors aucun doute.
En février 2012, David Sagno est condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour les deux meurtres.
Entretemps, la procédure de révision de la condamnation de Marc Machin est enclenchée. Il sort de prison le 7 octobre 2008, après y avoir passé six ans et dix mois.
En avril 2010, la Cour de révision annule sa condamnation. Elle estime cependant ne pas être "en possession de l'intégralité des éléments lui permettant de déclarer (son) innocence" et ordonne un nouveau procès, qui va se tenir jusqu'à vendredi devant la cour d'assises de Paris.
"Pas d'autre solution que l'acquittement"
Marc Machin, réincarcéré en 2009 pour agressions sexuelles, a été libéré il y a quelques semaines. Lundi, il comparaît donc libre.
Pour son avocat, "il n'y a pas d'autre solution que l'acquittement. David Sagno était dans un délire, il a décrit un rituel qui exclut toute forme de complicité."
Au procès Sagno en février, l'avocate de la soeur de Mme Bedot, Me Nathalie Ganier-Raymond, restait pour sa part convaincue que Marc Machin se trouvait bien sur le Pont de Neuilly le jour du crime.
Blanchi définitivement ? Le procès qui démarre lundi marque sans doute l'épilogue d'une rarissime procédure de révision.