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Police-Justice

Depuis les attentats de novembre, les fausses alertes se multiplient

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Les appels anonymes de menaces dans des lycées parisiens la semaine dernière en sont l’exemple parfait. Depuis les attentats de novembre, le nombre d’appels au 17 est en hausse selon les syndicats de police, avec souvent de fausses alertes. Si la vigilance est importante, le risque d’engorgement est lui aussi bien présent.

Mardi 26 janvier, six lycées parisiens reçoivent des appels anonymes qui signalent des colis piégés. Des milliers d’élèves sont évacués. Il s’agit d’une fausse alerte. Deux jours plus tard, même scénario ou presque au lycée Louis-le-Grand. Après une année 2015 marquée par les attentats, ce genre de signalement est de plus en plus fréquent. 

Des appels multipliés par deux

Il n'existe pas de chiffres officiels, mais depuis les attentats de Paris, les fausses alertes auraient été multipliées par deux.

"97% des appels concernent des colis qui sont déposés à un endroit qui pourraient être dangereux. Ce sont ces appels qui ont été multipliés par 2 ou 3", explique ainsi Luc Poignant, membre du syndicat Unité SGP Police. 

Car la vigilance des citoyens est plus importante depuis les attaques de novembre. Le 19 janvier dernier, lorsqu’un incendie éclate au 7e étage du Ritz, place Vendôme, à Paris, une partie de ceux qui téléphonent aux pompiers pensent à un attentat. "Tout de suite dans l’esprit, la question se pose: 'est-ce que c’est volontaire? Est ce que c’est un attentat?', alors qu’en fait c’est purement accidentel", fait valoir Luc Poignant, au micro de BFMTV.

Des opérations de déminage de plus en plus nombreuses 

A Lyon, environ 1.200 appels au 17 sont recensés chaque jour. Un tiers d’entre eux aboutissent sur une intervention de la police, par précaution. "Le protocole des colis suspects dans les gares ou dans les trains ou tramways est aujourd'hui beaucoup plus respecté. SNCF et Sitral appellent systématiquement la police, alors qu’avant ils ouvraient les valises. Aujourd’hui, on est très vigilants là-dessus et donc il y a quasiment le double d’opérations de déminage en 2015, par rapport à 2014", explique le commandant de police Jean-Pierre Merle. 

Les conséquences de ces menaces infondées sont lourdes, et retrouver leurs auteurs est une priorité.

"Nous avons des moyens techniques qui nous permettent de localiser les appels que nous recevons. Nous mettons en place un certain nombre de procédures judiciaires dès lors qu’il s’avère qu’il s’agit de malveillants qui s’adonnent à ce genre de pratiques", détaille Rachid Azizi, responsable communication de la police Rhône-Alpes. 

6 ans de prison et 75.000 euros d'amende

Toute personne à l’origine d’une fausse alerte risque en effet une très lourde sanction. L’auteur de la bombe factice retrouvée dans les toilettes du vol Air France qui devait relier l’île Maurice à Roissy, le 20 décembre dernier, encourt aujourd’hui jusqu’à 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende pour mise en danger de la vie d’autrui. L’incident avait provoqué un atterrissage d’urgence au Kenya.

A.S. avec d’Ani Basar, Maud Guillot et Florent Bonnard