De la libération de la parole à l'indemnisation, un site vient en aide aux victimes de violences

Les ventes d'ordinateurs sont en baisse depuis sept ans, face à la concurrence du smartphone sur le marché des particuliers. - Saul LOEB / AFP
L'expression "parcours du combattant" n'est jamais autant utilisée que pour celui que rencontrent les victimes quand elles tentent d'obtenir reconnaissance de leur statut. Afin de faciliter la prise de parole mais aussi d'obtenir réparation, la fédération France Victimes et le Fonds de garantie des victimes ont lancé ce lundi un nouveau site internet qui garantit l'anonymat, parcours-victimes.fr.
L'objectif de départ est de simplifier le mille-feuille procédural existant en délivrant des informations claires et centralisées sur une seule et même plateforme.
"L'idée, c'est d'être pédagogique et pragmatique en vulgarisant l'information et en la rendant accessible pour chaque étape du parcours d'une victime", explique Olivia Mons, la porte-parole de la fédération France Victimes.
Donner des informations claires
France Victimes, mais aussi des représentants des magistrats, des avocats, du milieu médical, et associatif se sont réunis sous l'impulsion du Fonds de garantie des victimes. "Nous avons identifié quelles sont les difficultés rencontrées par les victimes et nous savons que chaque acteur fait bien son travail dans sa spécialité, chacun a son site sur son domaine, il fallait un site qui fédère les informations", complète Mamadou Gueye, directeur de la transition et du numérique au Fonds de garantie des victimes.
À leur arrivée sur le site, les victimes de violences, physiques, sexuelles ou psychologiques, peuvent s'identifier comme majeures ou mineures. Suivent quatre étapes pour obtenir des conseils et la marche à suivre pour obtenir reconnaissance de ce statut sont proposées, avec pour fil rouge: la reconstruction. Parler et être écouté, se mettre en sécurité, préparer la procédure pénale et être indemnisé... "L'objectif est de faire en sorte que le statut de victime soit un état le plus possible temporaire", estime Olivia Mons.
"Derrière, la victime, il y a un citoyen qui doit intégrer ce statut dans son parcours de vie", poursuit la porte-parole de France Victimes, qui insiste sur l'intérêt de démultiplier les démarches grâce à un site unique.
Aider les victimes à se faire indemniser
Réussir à signaler les violences subies, à sortir de cette spirale si elles sont commises dans le cercle familial, à comprendre et trouver les bons interlocuteurs pour se faire accompagner, l'idée de cette plateforme est de permettre également aux victimes de se faire indemniser.
Par exemple, en 2019, plus de la moitié des victimes d'agressions sexuelles qui ont vu leur dossier réglé par la justice les années précédentes n'ont pas été au bout de la démarche d'indemnisation. Soit par méconnaissance de la procédure, soit par lassitude face à une lourdeur administrative. Une partie d'entre elles a toutefois été directement indemnisée par leur agresseur.
"Il ne faut pas que la complexité des procédures soit un frein à l'indemnisation des victimes", insiste le directeur de la transition et du numérique du Fonds de garantie des victimes. "Une victime peut être indemnisée avant même la fin de la procédure pénale."
Cette indemnisation peut également être rendue plus difficile en cas d'absence d'éléments de preuve. Le site internet s'adresse aux victimes de violences physiques, sexuelles ou psychologiques. Très souvent, les victimes de viol, par exemple, n'ont pas le réflexe de se rendre immédiatement auprès d'un médecin pour faire constater leurs blessures ou faire réaliser des prélèvements. "Pour chaque étape, il faut donner des informations claires, des contacts", conclut Mamadou Gueye.