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Police-Justice

Dany Leprince est libre

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Dany Leprince, condamné pour un quadruple meurtre commis en 1994 et incarcéré depuis 18 ans, a été libéré sous condition vendredi matin de la prison d'Agen. Bien qu'il ait toujours clamé son innocence et que de nouveaux éléments aient pu semer le doute, la justice rejette la révision de son procès.

Dany Leprince, condamné pour un quadruple meurtre commis en 1994 et incarcéré depuis 18 ans, a été libéré sous condition vendredi matin de la prison d'Agen, dans le Lot-et-Garonne. Au cours de ses 18 années de prison, Dany Leprince n'a eu de cesse de clamer son innocence.
Il est sorti de l'établissement carcéral peu après 9 heures, avant de s'engouffrer dans une voiture banalisée pour une destination inconnue.
Dany Leprince avait été transféré jeudi de la prison de Melun, en Seine-et-Marne, jusqu'à celle d'Agen, située dans le département de son lieu de résidence.
Le tribunal d'application des peines de Melun a statué la semaine dernière en sa faveur conformément aux réquisitions du parquet général, mais a assorti cette décision d'un contrôle judiciaire strict lui faisant obligation de porter un bracelet électronique et lui interdisant de parler de son dossier à la presse.

Dany Leprince reste coupable

Dany Leprince a été reconnu coupable d'avoir tué son frère, l'épouse de ce dernier et deux de ses nièces à l'arme blanche en septembre 1994, à Thorigné-sur-Dué, dans la Sarthe. Après un aveu très partiel en garde à vue sur un des meurtres, il avait ensuite clamé son innocence.
Libéré le 8 juillet 2010 sur la base de nouveaux éléments après 16 ans de prison, dans le cadre d'une procédure de révision de procès, il avait été incarcéré de nouveau le 6 avril 2011.
La Cour de cassation, siégeant selon une procédure rare en "cour de révision", lui avait alors refusé un nouveau procès aux assises, malgré des réquisitions favorables du parquet général critiquant l'enquête et demandant même une réouverture du dossier sur des soupçons portant sur l'épouse de Dany Leprince à l'époque des faits, Martine Compain.
Cette dernière avait semblé, lors de plusieurs auditions menées notamment pendant la procédure de révision, évoquer un rôle dans la tuerie. Le parquet avait cependant refusé de rouvrir l'enquête sur ce point après l'arrêt refusant la révision du procès.
Nicolas Sarkozy avait ensuite refusé de gracier Dany Leprince mais le tribunal d'application des peines avait en revanche accepté ensuite de lever la période de sûreté de 22 ans imposée dans sa condamnation initiale.
Cette décision a rendu possible une libération conditionnelle. Sur le fond de l'affaire, Dany Leprince demeure juridiquement coupable et ne pourra déposer une nouvelle demande de révision que sur le fondement d'hypothétiques éléments nouveaux, une perspective très aléatoire car la première procédure a balayé de nombreux sujets.

Alexandre Le Mer avec Reuters