Créteil: une femme accuse des policiers de l'avoir "tabassée" lors de son interpellation

L'écusson de la police nationale en décembre 2019. (Photo d'illustration). - DENIS CHARLET / AFP
Balayette, coups de pied au visage, plaquage au sol... Dans des interviews au Parisien et à Loopsider, Oriana, 30 ans, accuse des policiers de l'avoir "tabassée" lors de son interpellation à Créteil (Val-de-Marne), le 16 décembre dernier. Elle a déposé plainte auprès de l'Inspection générale de la police nationale, a appris BFMTV.
"Trois grands gaillards" lui ont mis "des coups"
Originaire de Boissy-Saint-Léger, la jeune femme, alcoolisée, sortait de soirée vers 7h30 lorsqu'elle a eu un "accrochage avec un camion", raconte-t-elle au Parisien:
"On est descendu pour faire un constat et comme on était alcoolisées, l'un des occupants du camion a appelé la police."
En arrivant, les policiers - elle n'est pas en mesure de dire leur nombre - lui auraient demandé de faire un test d'alcoolémie, qu'elle n'aurait pas réussi à faire à cause de son état d'ébriété. Ils s'en seraient alors pris à elle:
"L'un d'eux m'a mis une balayette pour me faire tomber par terre. J'ai donné un coup de pied pour me défendre et là, ils m'ont plaquée au sol face contre terre, m'ont menottée et m'ont donné des coups de pied au visage et dans le dos", affirme la jeune femme.
Selon son récit, les fonctionnaires l'auraient ensuite traîné jusqu'à leur voiture de fonction, où elle aurait perdu connaissance: "J'étais complètement dans les vapes", assure-t-elle au quotidien. Sa version est appuyée par les propos d'une amie, témoin de l'intervention des forces de l'ordre. "J'ai vu trois grands gaillards commencer à lui mettre des coups de pied", dit-elle.
Cinq policiers ont déposé plainte
Une fois au commissariat, Oriana affirme avoir subi de nouveau coups, puis avoir été envoyée aux urgences par un autre agent. À l'hôpital, un praticien constate de multiples hématomes, une dent cassée et doit procéder à deux points de sutures au crâne. Sept jours d'incapacité totale de travail (ITT) et un arrêt maladie de deux semaines lui sont prescrits.
De son côté, la préfecture de police affirme à BFMTV qu'Oriana "a été mise en cause dans le cadre d'un accident provoqué sous l'emprise de l'alcool". "Elle a été interpellée et placée en garde à vue pour conduite sous état alcoolique, outrage et violence volontaire sur autorité de force publique", ajoute-t-on à la préfecture.
Cinq policiers ont depuis déposé plainte pour "outrage à agent et violences sur personne dépositaire de l'autorité publique". L'un d'entre eux s'est vu prescrire deux jours d'ITT, indique une source à la préfecture de police.
D'abord renvoyée en comparution immédiate, la jeune femme sera finalement jugée le 5 octobre 2020, fait savoir Le Parisien. Mais Oriana n'entend pas en rester là et a donc déposé plainte auprès de l'IGPN afin de dénoncer les violences policières dont elle dit avoir été victime: "J'assume ce que j'ai fait: la conduite en état d'ébriété et le coup de pied pour me défendre. Mais je ne méritais pas ça."