Côte-d'Or: colère des habitants d'Échenon, alors que le maire accusé de pédopornographie, refuse toujours de démissionner

Ils n'en peuvent plus. Les habitants du village d'Échenon, au sud-est de Dijon, en Côte-d'Or, ont écrit une lettre à Emmanuel Macron pour demander une nouvelle fois la démission de leur maire, Dominique Lott, interpellé mi-novembre pour consultation, détention et diffusion d'images pédopornographiques.
Près d'un mois après le coup de filet, l'élu refuse toujours de quitter son siège. Trois conseillers municipaux ont démissionné jeudi dernier en assurant ne "plus se reconnaître dans les valeurs actuelles de la mairie et des membres de son conseil municipal" via un communiqué.
"La peur" domine chez les parents
Pour deux mères de famille de la commune, cela ne fait aucun doute, l'élu doit démissionner sans délai face à la gravité des faits qui lui sont reprochés.
"En tant que maman de quatre enfants, c'est la peur qui m'a vraiment habitée, la peur que ma fille rentre de l'école à pieds. Depuis (les révélations), quasi la totalité des parents d'Échenon ne laissent plus leurs enfants aller à l'école en vélo", assure à BFMTV l'une d'elles, prénommée Gwendoline.
Dominique Lott fait partie des 48 hommes interpellés mi-novembre lors d'une vaste opération de lutte contre la pédopornographie. Selon le parquet de Dijon, l'élu avait en sa possession "des images et vidéos mettant en scène des mineurs de 5 à 15 ans, dans des poses suggestives, ou ayant des rapports sexuels entre eux ou avec des adultes".
S'il reconnaît de son côté une partie des faits qui lui sont reprochés, il refuse de démissionner. Étant présumé innocent avant son procès, l'élu est dans son droit en restant en poste. Seule possibilité pour que le maire quitte son fauteuil: que le préfet de Côte-d'Or le démette de ses fonctions.
Une pétition sans effet
Les habitants d'Échenon réclament depuis déjà plusieurs semaines que le maire démissionne. Une pétition a déjà été lancée pour demander le départ du maire et a recueilli plus de 800 signatures.
Mais, elle s'avère sans effet. Près d'un mois après l'opération policière, la situation ne bouge pas, au grand désespoir des parents.
"Ce n'est pas parce qu'on est à Échenon, qu'on est que 800 habitants que ces faits sont moins graves. (...) Si c'était le maire d'une grande ville, est-ce qu'on aurait dû faire tout ça pour qu'on se fasse entendre?", se désespère Wardya, une mère de famille de la commune.
Le maire d'Échenon doit être jugé le 26 avril 2023. Il encourt des peines maximales de 7 ans de prison et 100.000 euros d'amende.