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Police-Justice

Corse: le procès d'un ex-gendarme présumé "ripou" renvoyé à 2014

L'ex-capitaine de gendarmerie corse Pascal Levan (à gauche) avec son avocat maître Olivier Morice.

L'ex-capitaine de gendarmerie corse Pascal Levan (à gauche) avec son avocat maître Olivier Morice. - -

Le procès d'un ex-capitaine de gendarmerie, présumé "ripou" pour une série de délits en Corse, a été renvoyé mardi à février 2014 par le tribunal correctionnel de Bastia.

L'absence à un procès de la principale personne mettant en cause un prévenu n'aide pas à faire avancer les débats. C'est à partir de ce constat que le tribunal de Bastia a renvoyé ce mardi à 2014 le procès d'un ex-capitaine de gendarmerie, suspecté d'être l'auteur d'une série de délits en Corse. Les avocats de la défense ont ainsi fait valoir l'absence de l'un des co-prévenus, dont la présence était capitale.

Un co-prévenu se bourre de médicaments avant l'audience

Les avocats de l'ex-capitaine Philippe Levan, 41 ans, ont donc demandé le renvoi du procès en raison notamment de l'absence de l'un des co-prévenus, Claude Valery, qui a tenté de se suicider quelques heures avant l'audience. Principale personne mettant en cause l'ancien officier, Claude Valery, 59 ans, qui se trouve déjà en détention, a pris une dose massive de médicaments dans sa cellule et a dû être traité en urgence.

Le tribunal a renvoyé le procès aux 4, 5 et 6 février 2014, les avocats de la défense obtenant une journée supplémentaire d'audience.

En poste en Corse de 2002 à 2007, Philippe Levan, démissionnaire de la gendarmerie en 2010, avait dirigé l'antenne bastiaise de la section de recherches d'Ajaccio, avant d'être nommé en 2007 chef du groupement de Fréjus, dans le Var. Poursuivi notamment pour détournement de résine de cannabis, corruption, séquestration et écoutes illégales, il nie l'essentiel des faits qui lui sont reprochés.

Corruption ou méthodes approuvées par la hiérarchie?

Outre l'absence de Claude Valery, plusieurs avocats des sept prévenus avaient demandé une journée supplémentaire d'audience. "Cette affaire ne pouvait pas être traitée en si peu de temps. Il fallait obtenir un jour supplémentaire pour faire citer des magistrats et pouvoir dénoncer les méthodes utilisées dans le type d'enquête que conduisait le capitaine Levan", a ainsi déclaré l'un de ses avocats, Maître Olivier Morice, du barreau de Paris.

Il a ajouté à l'issue de l'audience que "Monsieur Levan était un officier exceptionnel qui ne faisait qu'appliquer des méthodes utilisées par d'autres en gendarmerie et validées par la hiérarchie". "La question qui est posée est de savoir qui est derrière la volonté farouche et déterminée de faire tomber le capitaine Levan?", a demandé Maître Morice.

David Namias avec AFP