Coronavirus: un syndicat de surveillants de prison attaque l'Etat pour mise en danger de la vie d'autrui

INFO BFMTV - Le syndicat FO-Pénitentiaire demande à l'Etat de prendre des mesures pour protéger la santé des surveillants et des détenus, alors que 71 d'entre eux ont déjà été testés positifs au coronavirus.

Le syndicat FO-Pénitentiaire va saisir ce vendredi soir en référé le Conseil d'Etat pour mise en danger de la vie d'autrui, selon des informations de BFMTV ce vendredi. Il s'agit d'un référé-liberté qui sera probablement jugé en début de semaine prochaine.

Le référé-liberté "vous permet de demander au juge de prendre en urgence une mesure nécessaire à la sauvegarde d'une de vos libertés fondamentales si l'administration y porte atteinte de manière grave et illégale", explique le site service public.

L'objectif du syndicat dans ce cas est d'enjoindre le gouvernement à prendre des mesures pour protéger la santé des surveillants et des détenus en imposant par exemple le port du masque.

Détenus et surveillants touchés par le coronavirus

Actuellement, sur 42.000 agents, 50 surveillants sont ce vendredi contaminés par le coronavirus, et 793 sont en quarantaine. Un surveillant est mort dans la nuit de mercredi à jeudi sans qu'il soit clairement établi que son décès est lié au Covid-19.

Sur 70.000 détenus, 21 ont été testés positifs, et 471 sont en confinement sanitaire, isolés du reste de la population carcérale. Un décès a été recensé à ce jour, celui d'un homme de 74 ans incarcéré à la prison de Fresnes, survenu le 16 mars.

La garde des Sceaux Nicole Belloubet a présenté mercredi plusieurs mesures d'exception dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, notamment pour permettre la libération de "5000 à 6000" détenus des prisons françaises. Le même jour, l'ONU avait appelé les Etats du monde entier à libérer des détenus pour éviter "des ravages" du Covid-19 en prison.

Sarah-Lou Cohen-Bacri avec Salomé Vincendon