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Police-Justice

Coronavirus: la Miviludes, organisme de lutte contre les dérives sectaires, s'inquiète de "discours dangereux"

Londres, le 19 mars 2020.

Londres, le 19 mars 2020. - ISABEL INFANTES / AFP

L'organisme s'inquiète des conséquences de ces discours sur les "personnes vulnérables" ou "déjà séduites" par des organisations sectaires.

Les discours dangereux et complotistes concernant la pandémie de coronavirus pullulent. La Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) - qui reçoit et traite environ 2500 signalements par an sur les phénomènes sectaires - affirme avoir réceptionné "une trentaine de signalements" au sujet du coronavirus depuis le début de la crise sanitaire.

Il s'agit de "discours dangereux émanant de charlatans prodiguant de faux remèdes et des conseils dangereux (...) Mais aussi de religieux extrémistes et de leaders qui entendent démontrer que la crise sanitaire actuelle, qu'ils avaient prévue, valide leur théorie", explique la Miviludes.

"Exploitation habile de la peur" 

"La situation exceptionnelle que nous connaissons et l'exploitation habile de la peur ou des angoisses qu'elle suscite sont propices au développement des rumeurs et des théories complotistes, ajoute-t-elle. Pour les personnes fragiles ou déjà séduites par des propositions de nature potentiellement sectaire, le risque de déstabilisation et de comportements irrationnels et préjudiciables augmente."

Parmi les discours dangereux, la Miviludes observe ceux développant "le thème de la punition divine et des signes de l'éminence de l'apocalypse développés par des prédicateurs ou des religieux dans toutes les obédiences".

Elle pointe également du doigt "les explications scientistes et les conseils parfois dangereux" de certains "leaders", dont les vidéos totalisent des centaines de milliers de vues, recommandant par exemple, un jus de légumes, le jeûne, les bains froids pour s'endurcir et résister au virus. Enfin "la pandémie sert de prétexte pour valider des théories diverses", dont certaines axées sur un pseudo développement personnel.

AL avec AFP