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Police-Justice

Conditions de détention: un prisonnier nancéen fait condamner la France

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Si la France est réputée être "le pays des droits de l'Homme", cela ne l'empêche pas d'être régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

Jeudi, l'instance européenne a estimé que la France avait violé l'article 3 de la Convention européenne suite à de mauvais traitements dans la maison d'arrêt de Charles III, la prison de Nancy, note l'Est Républicain.

L'État français a donc été condamné à verser 10.000 euros au requérant, Enzo Canali, 60 ans, explique encore l'Est-Républicain.

Italien, Enzo Canali avait lui-même été condamné à huit ans de prison pour meurtre. Il avait alors été écroué à Charles III, établissement construit en 1857... et fermé en juin 2009. Il partageait alors sa cellule de neuf mètres carrés avec un co-détenu, mais aussi des cafards. Les toilettes trônaient au milieu de la pièce sans séparation, une chasse d'eau sans pression, des planchers pourris par l'humidité etc.

Des conditions "inhumaines" selon Enzo Canali, qui décide, avec l'aide de son avocate, maître Delphine Mercier, de poursuivre l'État français. Au final, la CEDH a considéré que "l’effet cumulé de la promiscuité et des manquements relevés aux règles d’hygiène ont provoqué chez le requérant des sentiments de désespoir et d’infériorité propres à l’humilier et à le rabaisser. Ces conditions de détention s’analysent en un traitement dégradant au sens de l’article 3 de la Convention", expliquent les juges.