Condamné à mort en Indonésie, Serge Atlaoui bientôt libre? La justice donne son feu vert

Le Français Serge Atlaoui et son avocate indonésienne Nancy Yuliana, pendant une audience devant le tribunal de Tangerang, près de Jakarta, le 1er avril 2015 - ROMEO GACAD © 2019 AFP
Le tribunal d'application des peines de Melun (Seine-et-Marne) a autorisé ce mardi 15 juillet la libération conditionnelle de Serge Atlaoui, ex-condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue, transféré et incarcéré en février en France, a appris l'AFP auprès de son avocat et du parquet de Meaux.
"Ça a été un très long combat, il était hors de question que je baisse les bras à quelque moment que ce soit. C'est pour moi un très grand moment aujourd'hui et cela va l'être pour lui dès qu'il va sortir", a déclaré à l'AFP son avocat historique Richard Sédillot.
Condamné en Indonésie pour narcotrafic, Serge Atlaoui est détenu depuis 2005.
Des mesures restrictives
La mesure de liberté conditionnelle sera effective à compter du 18 juillet 2025 précise le parquet de Meaux qui énumère dans un communiqué la nature des obligations du justiciable comme celle de fixer son domicile à une adresse fixe, de répondre aux convocations du juge de l'application des peines ou de son agent de probation désigné.
Il devra recevoir des visites de cet agent et lui communiquer les renseignements ou documents de nature à permettre le contrôle de ses moyens d’existence et l’exécution de ses obligations. Serge Atlaoui devra prévenir les autorités de tout changement d’emploi ou de tout déplacement de plus de 15 jours et d’informer préalablement le juge de l’application des peines de tout déplacement à l’étranger.
"Écroué le 12 novembre 2005, Serge Atlaoui avait été condamné à mort le 29 mai 2007 par la Cour suprême de la République d’Indonésie après avoir été reconnu coupable de faits de production et fabrication non autorisées de stupéfiants en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime", rappelle le ministère public.
Il avait été transféré en France le 24 janvier 2025.
Par jugement en date du 12 février 2025, le tribunal correctionnel de Pontoise (Val d'Oise) avait substitué à la peine de mort, la peine de trente années de réclusion criminelle.
"Libérable le 12 novembre 2035, Serge Atlaoui était éligible à la libération conditionnelle, en application des règles nationales françaises, depuis le 26 mars 2011", ajoute le parquet.
Des années de discussions diplomatiques
Arrêté dans une usine qui s'était révélée être une chaîne de production d'ecstasy en banlieue de Jakarta, Serge Atlaoui avait été considéré comme un "chimiste". Il a d'abord été condamné à la prison à vie puis à la peine capitale. Il devait être exécuté en 2015, mais sous la pression de Paris, la justice indonésienne lui a accordé un sursis.
Depuis, d'intenses discussions diplomatiques ont eu lieu entre les deux pays, jusqu'à l'accord signé en janvier dernier, notamment pour des raisons humanitaires. Serge Atlaoui souffrant de maladies nécessitait des soins réguliers. Jakarta n'a toutefois rien exigé quant à la suite de la peine une fois de retour en France.
De retour en France, l'homme, originaire de Metz, n'avait pas recouvert la liberté.