Charlotte tuée par un homme alcoolisé et sans permis: les chauffards doivent-ils être jugés aux assises?

Les chauffards doivent-ils être jugés comme des criminels? La Cour de cassation doit statuer ce mercredi sur l'affaire de Charlotte, tuée par un homme au volant qui cumulait toutes les circonstances aggravantes. Le conducteur était alcoolisé, drogué, roulait sans permis, sans assurance et était en excès de vitesse.
D'un point de vue juridique, il doit être jugé par un tribunal correctionnel. Mais les parents de la victime exigent que les faits soient requalifiés et que l'homme passe devant une cour d'assises.
Projetée 12 mètres plus loin
C'était un soir de décembre 2012, trois jours avant Noël. Charlotte, 18 ans, étudiante en pharmacie, venait de quitter le taxi qui la ramenait à sa cité universitaire à Montpellier.
"Au moment de traverser le passage pour piétons, il était 5h45, elle a été percutée violemment par un chauffard de la route qui était sous l'emprise de l'alcool, avec plus de 2 grammes dans le sang, a témoigné Stéphane Landais, le père de Charlotte, pour BFMTV. Il était aussi sous l'emprise de stupéfiants, cannabis, des traces de cocaïne ont aussi été retrouvées."
Elle est renversée alors que l'homme roule à plus de 100 km/h. La jeune fille est projetée 12 mètres plus loin. Le conducteur, lui, prend la fuite. Lors de son procès, le chauffard, récidiviste, a écopé de six ans de prison pour homicide involontaire - jugement confirmé en 2015 par la Cour d'appel de Montpellier. La qualification suscite la colère des parents de Charlotte. Ils estiment qu'il doit être jugé comme un criminel et non comme un délinquant.
"Il s'est mis dans ces conditions pour tuer"
"C'est insupportable pour nous d'entendre ces mots-là, s'est indignée sa mère sur BFMTV. Pour nous, il s'est mis vraiment volontairement dans ces conditions pour tuer. Il savait très bien qu'en buvant, en roulant sans permis, sans assurance, en se droguant, il pouvait tuer quelqu'un."
Depuis, les parents de Charlotte militent pour que les faits ne soient plus considérés comme un délit, mais comme un crime.
"Ils veulent obtenir une satisfaction symbolique, la condamnation du chauffard aux assises", a précisé Nicolas Boullez l'avocat de la famille, pour BFMTV.
"Du terrorisme de la route"
Ce serait une première en France et une avancée majeure du droit pénal et de la protection des victimes d'accidents de la circulation. L'arrêt sera rendu à 14 heures.