Charente: un corps exhumé pour résoudre un mystère vieux de 20 ans

Image d'illustration - AFP
Une énigme vieille de plus de 20 ans va-t-elle être résolue? L'exhumation mercredi du corps de Paquita Parra, tuée en 1998 en Charente, suscite dans sa famille l'espoir de connaître enfin la vérité sur ce meurtre non élucidé, longtemps considéré comme un "cold case".
Le corps de cette employée de supermarché de 30 ans a été exhumé dans l'après-midi du cimetière de Villebois-Lavalette, à 25 km d'Angoulême, en présence des frères de la victime et de l'avocate de la famille. Il sera analysé par les experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) en région parisienne.
"On espère vraiment que les analyses vont donner quelque chose. Il n'y a pas une nuit où je ne pense au meurtre de ma sœur", a dit à un correspondant de l'AFP David Parra, le cadet de la famille, entouré de ses frères. "Toute la famille vit depuis 20 ans un cauchemar, on veut savoir qui lui a fait ça."
Un espoir grâce aux nouvelles techniques scientifiques
Me Christine Maze, avocate de la famille, a bon espoir que l'on comprenne comment est morte la jeune femme:
"Les techniques de la police scientifique ont considérablement évolué. À l'aide de scanners, ils devraient pouvoir déterminer en analysant les os si elle a été tuée avec un objet contondant ou encore si on lui a tiré dessus", ajoute l'avocate.
Le corps carbonisé de Paquita avait été retrouvé dans sa voiture incendiée sur un parking de Puymoyen, dans la banlieue d'Angoulême, en décembre 1998. Du fait de son état et des moyens techniques de l'époque, il n'avait pu faire l'objet d'investigations aussi poussées qu'aujourd'hui.
Un spectaculaire rebondissement dans l'enquête
La piste de l'assassinat avait été privilégiée et un ex-petit ami de la victime, un temps soupçonné, avait été mis en examen, incarcéré puis mis hors de cause. L'enquête s'était achevée par un non-lieu en 2010, au terme d'un "fiasco judiciaire", selon l'avocate de la famille.
L'information judiciaire avait été rouverte et l'instruction confiée à un nouveau juge en 2018, après un rebondissement spectaculaire en 2017: la découverte d'effets personnels de Paquita dans un bois de Puymoyen.
Cette découverte "est fondamentale pour la suite de l'enquête", croit l'avocate, "ce qui était à l'intérieur était dans un excellent état de conservation" faisant penser que ces effets avaient été déposés assez récemment.
"Peut-être par une personne affolée par la reprise" d'une enquête préliminaire, "et ce bois est si proche du lieu du crime qu'il semble évident que les effets de Paquita ont été mis là par quelqu'un qui vit dans le coin".
"On sait que c'est quelqu'un que l'on croise souvent"
"On se dit que c'est quelqu'un que l'on croise souvent qui nous sourit, à qui on serre la main de temps à autre. C'est terrible à vivre", dit un frère, Jean-Marie.
L'exhumation doit donner des explications sur les circonstances de la mort. L'enquête se poursuit avec des techniques modernes de géolocalisation et en lien avec un profil ADN trouvé sur les effets découverts en 2017.
Un profil "qui a été isolé mais reste à identifier", selon une source proche du dossier, qui évoque une enquête pointant vers "l'entourage proche, ne serait-ce que géographiquement" de Paquita.
Me Maze a dit espérer qu'un dénouement "est une question de mois", et comme la famille de Paquita, a lancé un appel à "ceux qui savent" pour venir parler. "C'est le moment".