Chambéry: l'aide-soignante voulait "soulager" les patients

La jeune femme soupçonnée d'avoir empoisonné neuf personnes dans une maison de retraite à Chambéry pourrait être placée en détention provisoire. Selon la procureur de Chambéry qui a tenu jeudi une conférence de presse, elle encourt la perpétuité.

A Chambéry, une aide-soignante a été mise examen pour avoir empoisonné six personnes et tenté d'en empoisonner trois autres, dans une maison de retraite. Selon la vice-procureur de Chambéry, Dielind Baudoin, "les premiers éléments ont été corroborés par les déclarations de la personne qui a été mise en examen le 10 décembre. Laquelle reconnaît avoir administré des produits psychotropes à neuf personnes âgées".

Six d'entre elles sont mortes, trois autres ont survécu. Ces personnes, octogénaires, "n'étaient pas en fin de vie" a précisé Dielind Baudoin, elle étaient considérées comme étant "en bonne santé".

"A ce stade de l’enquête, on n'a aucun élément qui nous permette de dire qu’il y ait d’autres victimes", a-t-elle également souligné. Dressant un rapide portrait de l'aide-soignante, la procureur a indiqué qu'il s'agissait d'une "jeune femme de 30 ans".

"Une jeune fille isolée d'un point de vue social"

"Elle travaillait dans cet Ehpad depuis l'été 2012". "C'est une personne qui parle de façon calme et dont les propos sont cohérents". "C'est une jeune fille isolée d’un point de vue social, qui s'est énormément occupée de sa mère, décédée au cours de l'été 2013. Mais à part cette fragilité-là, elle avait une vie tout à fait normale".

Concernant les retraités empoisonnés, selon la procureur, la jeune femme "voulait "les soulager" sans pour autant préciser ce qu’elle entendait par cela".

La suite de l'enquête va s'orienter vers des expertises médicales et des expertises psychiatriques et psychologiques. La jeune femme a été déférée jeudi matin devant le juge d'instruction. Elle a été mise en examen pour les six empoisonnements et les trois tentatives d'empoisonnement. La procureur a requis son "placement en détention provisoire pour empoisonnement et tentative d’empoisonnement sur personnes vulnérables". "La peine encourue est la perpétuité", a conclu la procureur.