Cercle Wagram : les putschistes devant la justice

Le Cercle Wagram, établissement de jeux à paris - -
Une affaire digne d’un film. Celle du Wagram, un cercle de jeux parisien, soupçonné d'avoir servi au blanchiment d'argent de voyous corses.
Dix personnes, dont trois sont en cavale, sont renvoyées mercredi devant la 14ème chambre du tribunal correctionnel de Paris pour extorsion de fonds et association de malfaiteur.
En toile de fond : les dissensions qui déchirent le gang corse de la Brise de mer dont les principales figures ont été tuées au cours des dernières années.
Le coup de force
Le tribunal devrait plus particulièrement s'intéresser à la journée du 19 janvier 2011 quand l'établissement de jeux situé près des Champs-Elysées voit débarquer un groupe d'hommes qui chasse l'équipe dirigeante du Cercle pour prendre le contrôle de l'établissement.
Le changement de main fera long feu. En juin, un coup de filet policier permettait l'interpellation de la plupart des protagonistes et le Cercle était fermé.
Trois putschistes en cavale
Trois acteurs du "putsch" ont également échappé aux enquêteurs : Jean-Luc Germani, Stephane Luciani et Frédéric Fédérici. Les deux premiers sont poursuivis pour l'assassinat, en 2008, de Jean-Claude Colonna, cousin de l'ancien "parrain" du sud de l'île Jean-Jé Colonna, mort en 2006.
Ils seront jugés en leur absence. Restent sur le banc des prévenus six hommes et une femme, aux profils variés: professionnels du monde du jeu, voyous corses et même deux acteurs de la série de Canal+ Mafiosa.
Ils comparaîtront jusqu'au 21 décembre à raison de trois demi-journées par semaine.
"Extorsion de fonds et blanchiment"
Un autre volet de l'enquête visant l'équipe écartée en 2011, soupçonnée d'extorsion de fonds et blanchiment, est toujours ouvert. Son instruction vient de s'achever.
Parmi les mis en examen figurent Jean-Angelo Guazelli et un policier à la retraite, Honoré Renon, président de l'association du cercle dont le rôle contribue à "jeter le trouble sur les liens pouvant exister entre les mis en cause et le milieu policier", selon les juges d'instruction.
En avril 2012, le patron du renseignement intérieur de l'époque, Bernard Squarcini, avait été entendu comme témoin, son nom revenant parmi les contacts de plusieurs membres du cercle Wagram.
Sujet vidéo : Johanne Portal, Pauline Revenaz, François Pitrel, Caroline Boisson