BFMTV
Police-Justice

Calais: un an avec sursis pour un hôtelier ayant hébergé des migrants

La balance de la justice

La balance de la justice - Philippe Huguen, AFP/Archives

Le parquet de Boulogne-sur-Mer a condamné un gérant d'hôtel calaisien à un an de prison avec sursis pour avoir hébergé contre rémunération, des migrants souhaitant se rendre en Angleterre.

Un gérant d'hôtel calaisien a été condamné mercredi à une peine de un an de prison avec sursis pour avoir hébergé des migrants avant leur passage en Angleterre, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer.

Trois autres prévenus ont pour leur part été relaxés des mêmes poursuites "d'aide à l'entrée, à la circulation et au séjour d'étrangers en situation irrégulière en France".

Lors de leur procès début avril, le parquet avait requis entre 18 et 30 mois de prison ferme à leur encontre.

Plusieurs semaines d'enquête

Le gérant condamné se voit également interdit d'exercer toute activité hôtelière pendant cinq ans.

Les prévenus avaient été interpellés le 7 février à l’aube, après plusieurs semaines d’écoutes téléphoniques et d’opérations de surveillance.

Lors des perquisitions menées dans les hôtels Bel Azur, Citadel, Tudor et Pacific à Calais, les policiers avaient découvert plusieurs migrants albanais et irakiens. "Ils étaient parfois 6 ou 7 par chambre", avait déclaré une employée aux enquêteurs.

"Profiter de la misère des migrants"

Lors de leur intervention dans les hôtels et au domicile de leurs gérants, les enquêteurs avaient mis la main sur plus de 23.000 euros "dont 14.000 euros cachés dans des enveloppes sous l’évier de la cuisine" d'un hôtelier, a précisé le tribunal. "De l’argent pour soigner ma mère, malade d’un cancer", s’était justifié l’intéressé.

Au total, 35 bagages individuels et 3 sacs poubelles remplis de vêtements, de téléphones portables, de chargeurs, avaient également été retrouvés dans les hôtels.

Si les prévenus avaient essayé de démontrer qu’ils ne faisaient que leur métier, le ministère public avait quant à lui estimé qu’ils avaient investi dans l’hôtellerie calaisienne "pour profiter de la misère des migrants".

G.D. avec AFP