Calais: deux sénateurs appellent à étendre la protection temporaire au-delà des Ukrainiens

Un migrant devant une tente dans un campement informel, près du port de Calais, le 18 février 2019 - Philippe Huguen / AFP
Deux sénateurs écologistes ont appelé ce samedi, après une visite de campements de migrants et lieux de rétention à Calais, à élargir au-delà des Ukrainiens le mécanisme de protection temporaire afin de mettre fin à une politique d'immigration "absurde et inefficace" selon eux.
"On est pour un accueil inconditionnel" des étrangers en France, "et on s'est rendu compte avec l'accueil des Ukrainiens que c'était possible de le mettre en place", a souligné Guillaume Gontard, sénateur de l'Isère.
Il a déploré la politique migratoire actuelle "inefficiente", qui détourne les moyens de la police aux frontière vers la "course aux migrants", au "détriment du travail sur le terrorisme ou le trafic de drogue".
Des "dysfonctionnements" dans les centres d'accueil
Les deux élus ont visité des lieux d'accueil mis en place par la préfecture, des campements, le centre de rétention administrative (CRA) et les locaux de la Police aux frontières. Au sein du CRA d'une capacité de 104 places, environ 90 hommes Albanais, Iraniens ou Afghans notamment, étaient retenus ce samedi, après avoir arrêtés à Calais ou à Paris.
Les occupants se sont plaints notamment du manque d'accès à leur téléphone, limité à une heure par jour, à des horaires imposés et aléatoires, et pour certains de violences et provocations de la part de certains agents de police.
Les sénateurs ont indiqué avoir constaté "des dysfonctionnements", notamment un défaut de prise en charge de migrants mineurs isolés, et un manque d'hébergements d'urgence alors qu'un plan grand froid était activé après des chutes de neige.
"Toujours à la limite du droit"
Ils ont également dénoncé une "politique de harcèlement", avec la saisie de tentes occupées par des exilés et leur déplacement quasi-quotidien pour empêcher toute installation dans la durée, "alors même qu'on sait qu'ils ne feront pas demi-tour".
"On est toujours à la limite du droit" a déploré la sénatrice du Rhône Raymonde Poncet Monge.
Le préfet du Pas-de-Calais a été condamné récemment pour s'être affranchi de l'autorité judiciaire lors d'une importante expulsion en septembre 2021.