Dérapage de militaires dans un camp de migrants: Utopia 56 dénonce un acte "inadmissible" et "complètement ridicule"

La vidéo du 4x4 de militaires du dispositif Vigipirate effectuant des dérapages dans un camp de migrants à Calais ce dimanche a fait le tour des réseaux sociaux et consterné de nombreux responsables politiques et associatifs, dont Marguerite Combes, coordinatrice de l'association d'aide aux migrants, Utopia 56 à Calais. Interrogée sur BFMTV ce lundi, elle dénonce un acte "inadmissible".
"Ça nous fend le cœur de voir qu'il y a des personnes qui puissent se dire, 'allez, on va s'amuser à faire des drifts sur un campement de personnes exilées', mais ça n'est pas le pire. Sans l'aide des personnes exilées sur place, jamais ils ne se seraient désembourbés", souligne-t-elle.
En effet, après plusieurs tours de piste à haute vitesse, le 4x4 Vigipirate s'est embourbé, nécessitant un remorquage et l'aide de plusieurs personnes migrantes venues à la rescousse.
"Ce n'est pas le fond du problème"
L'Armée de Terre a immédiatement réagi après avoir eu connaissance de cet incident et annoncé l'ouverture d'une enquête. Le conducteur du véhicule "a eu un comportement totalement inapproprié en se livrant à des manœuvres dangereuses", s'est ému l'état-major des armées dans un communiqué, promettant des sanctions.
Au-delà de la scène polémique "ridicule", Marguerite Combes d'Utopia 56 interpelle sur les "violences" subies par les migrants dans le secteur.
"On ne connaît pas l'intention des personnes dans le véhicule, mais ce que l'on sait c'est les expulsions tous les matins, cette violence qui est orchestrée par l'Etat, le harcèlement des personnes exilées qui est institutionnalisé, auxquels viennent s'ajouter certains évènements ponctuels qui sont très problématiques, mais mineurs face à ce ce que subissent les personnes exilées chaque jour [...] Ce n'est pas le fond du problème, ce sont les personnes qui meurent en mer, celles percutées par des camions, ou par un train en essayant de fuir la police, c'est ça le vrai soucis".
La responsable associative a d'ailleurs expliqué qu'une nouvelle expulsion était en cours ce lundi matin sur le campement concerné par l'incident où vivent environ 500 migrants, selon le photojournaliste Louis Witter, présent sur place.