Caisse d'Epargne: l'ex-trader devra rembourser 315 millions d'euros

L'ex-trader a été condamné à rembourser l'intégralité des pertes, soit 315 millions d'euros, au titre des dommages et intérêts à la banque. - -
Un ancien trader de la Caisse d'Epargne accusé d'avoir fait perdre 315 millions d'euros à la banque a été condamné lundi à deux ans prison avec sursis pour abus de confiance par le tribunal correctionnel de Paris.
Boris Picano-Nacci, 37 ans, a en outre été condamné à rembourser l'intégralité des pertes, soit 315 millions d'euros, au titre des dommages et intérêts à la banque.
Le trader et son avocat ont quitté la salle sans faire de commentaire.
La banque demande une "partie symbolique" de la somme
De son côté, l'avocat de la banque, Me Jean Reinhart, a expliqué que celle-ci pratiquerait "le recouvrement avec tact, intelligence et discernement".
Il a estimé que si le remboursement de cette somme n'est "pas possible" pour un seul homme, il convient que celui-ci verse ne serait-ce qu'une "partie symbolique" de cette somme.
Lors de son procès, qui s'est tenu au mois de décembre devant le tribunal correctionnel de Paris, le procureur avait requis "au moins de deux ans de prison avec sursis" contre Boris Picano-Nacci.
>> Lire aussi : L'ancien trader de la Caisse d'Epargne bientôt fixé sur son sort
Des pertes totales estimées à 751 millions d'euros
La Caisse nationale des Caisses d'Epargne (CNCE), aujourd'hui fondue dans le groupe BPCE, avait porté plainte contre lui en octobre 2008, l'accusant d'avoir outrepassé son mandat en prenant des positions "hautement spéculatives" sur les marchés des dérivés actions.
Quelques mois auparavant, elle avait décidé d'arrêter sa petite activité d'investissements de ses fonds propres et assure avoir demandé à ses traders de solder leurs positions sans nouvelle prise de risques.
Après que son trader eut informé la direction de ses pertes et présenté sa démission, la banque avait débouclé ses positions en urgence sur des marchés en chute libre, ce qui avait porté les pertes à un montant estimé à 751 millions d'euros fin octobre 2008.
Une affaire qui n'est pas sans rappeler celle impliquant Jérôme Kerviel, l'ancien trader de la Société Générale, même si son ampleur n'est pas comparable.