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Police-Justice

"C'est un choc": le maire de Fort-de-France en Martinique en appelle à l'État après un triple homicide

Des policiers à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 4 août 2021. (Photo d'illustration)

Des policiers à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 4 août 2021. (Photo d'illustration) - Yannick MONDELO / AFP

Les trois victimes, des hommes connus des services de police, ont été abattues devant un fast-food. Depuis le début de l'année, 12 personnes ont été tuées, dont neuf par balle, sur l'île.

Trois hommes ont été tués ce dimanche 11 mai au matin par arme à feu par un ou des tireurs toujours en fuite à Fort-de-France (Martinique), dont le maire en appelle à l'État pour mettre fin à la circulation des armes.

Les trois hommes, déjà connus des services de police pour deux d'entre eux, ont été tués vers 7h15 (13h15 à Paris) devant un fast-food dans le centre de Fort-de-France. Au moins 45 douilles de calibre 9 mm ont été retrouvées sur les lieux, selon une source policière.

"Il est prématuré de dire s'il s'agit d'un ou plusieurs tireurs", a déclaré le procureur, présent sur les lieux du crime.

L'enquête a été confiée au commissariat de la préfecture de Martinique. "Il faut laisser le temps aux enquêteurs de faire leur travail", en analysant "les vidéos, auditionnant les témoins et étudiant l'environnement des victimes", a ajouté le procureur de la République.

"On a entendu un bruit, comme un bruit de mitraillettes, de fusils, mais on pensait que c'était des feux d'artifices", a expliqué sur la radio RCI un témoin, sous couvert de l'anonymat. "Quand on s'est approché, on a vu trois gars par terre", a-t-il ajouté. L'âge des victimes n'était pas encore connu.

Des mesures dans les prochains jours

Des impacts de balles étaient visibles sur des véhicules à plusieurs dizaines de mètres de la scène de crime, selon un correspondant de l'AFP.

Douze personnes ont été tuées, dont neuf par balle, depuis le début de l'année en Martinique, où les armes circulent avec facilité et où les trafics de stupéfiants se développent.

"C'est un choc, ça se passe tôt le matin, à une heure où il y a des gens qui marchent, il y a des gens qui courent... Cela renforce notre sentiment d'insécurité", a réagi le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, qui s'est rendu sur place.

Selon l'édile, "il est temps que des mesures exceptionnelles soient prises pour arrêter la circulation des armes" sur le territoire. "Il faut que l'Etat mette les moyens", a-t-il demandé.

"Le nouvel épisode de violence qui s'est déroulé à Fort-de-France est insupportable et nécessite la mobilisation de tous les acteurs politiques et sociaux contre le trafic de drogue et la circulation des armes", a de son côté réagi sur X le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.

"L'État mettra tout en œuvre pour trouver les auteurs et les traduire en justice", a promis le ministre, par ailleurs candidat à la présidence de LR.

Des mesures présentées "dans les jours qui viennent"

Le préfet de Martinique, Étienne Desplanques, "présentera dans les jours qui viennent les mesures mises en œuvre spécifiquement pour contrôler le trafic des armes", a indiqué la préfecture dimanche dans un communiqué.

En 2024, la Martinique, où vivent environ 350.000,personnes, possédait déjà le troisième plus haut taux d'homicide de France avec 24 meurtres, dont 17 par arme à feu.

Selon une source judiciaire, les armes à feu sont très faciles à se procurer dans cette île, entre États-Unis et Brésil, et la circulation est "massive" sur fond de trafics de stupéfiants.

C.L. avec AFP