"C'est honteux": des arnaques téléphoniques après les malaises d’enfants dans la Marne

Profiter de l'inquiétude d'une petite commune pour faire des arnaques. Alors que des analyses de l’air sont toujours en cours à Fère-Champenoise, dans la Marne, là où plus de 60 enfants ont été intoxiqués et hospitalisés en début de semaine, des démarcheurs malhonnêtes contactent des habitants pour mener des relevés chez eux.
Or, il s'agit d'une arnaque, montée de toutes pièces. "C'est un branle-bas le combat dans toute la commune, donc c'est une inquiétude et c'est à partir de cette inquiétude-là que je me suis mis dans la nasse tout seul", raconte à BFMTV Claude, un retraité. Pour lui, pas de ventes de produits, mais des menaces pour faire facturer des frais de déplacements.
"Il y en a qui peuvent se faire avoir"
Comme eux d’autres habitants décrivent des démarches téléphoniques similaires avec des interlocuteurs se faisant passer pour des inspecteurs de qualité de l'air. En cas de refus, ils menacent les victimes d’amendes, parfois de plusieurs centaines d’euros.
Dans cette commune de la Marne, ces pratiques choquent. "C'est profiter de cette occasion pour démarcher les gens. Le pire, c'est qu'il y en a qui peuvent se faire avoir", témoigne une boulangère.
"Ils n'ont pas à s'en prendre aux gens. C'est déjà malheureux pour les parents... C'est honteux!" dit une autre habitante.
Face à l'ampleur du phénomène, la mairie a néanmoins mis en garde ses administrés. "À aucun moment nous avons missioné des entreprises pour faire le travail [des employés municipaux]", assure à BFMTV le maire Gérard Gorisse.
Dans le même temps des démarcheurs d'entreprises énergétiques font du porte-à-porte dans la commune, profitant de la confusion entre l'affaire en cours et leur produit pour conclure une vente.
Mais selon eux leur présence est un pur hasard. "On s'est retrouvé ici par hasard, on fait secteur par secteur. C'est un client qui m'a dit qu'il y avait eu une intoxication à l'école", assure l'un deux.
Sur le plan sanitaire, l'enquête sur l'origine de ces intoxications est toujours en cours. Plusieurs dizaines d'élèves ont été hospitalisés ces derniers jours. "Une surveillance de plus long terme" va être mise en place, en lien avec l'Agence régionale de santé (ARS), Santé publique France et le Centre anti-poison.