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Braquages à Cannes: des bijoutiers veulent lutter contre le phénomène

La vitrine d'une bijouterie, à Cannes.

La vitrine d'une bijouterie, à Cannes. - -

La série noire de cambriolages à Cannes a mis les bijoutiers de la Croisette sur le qui-vive. Ils rencontrent jeudi le préfet pour trouver des solutions.

Le braquage record au Carlton de Cannes, pour un montant de 103 millions d'euros, a définitivement semé le trouble sur la Croisette. Régulièrement victimes de malfaiteurs, les bijoutiers de la chic ville de la Côte d'Azur tapent du poing sur la table. Jeudi, ils seront reçus par le préfet des Alpes-Maritimes, Aldophe Colrat.

But de la réunion? Envisager la mise en place d'une association de professionnels, à l'instar du Comité Vendôme, qui rassemble, depuis 1936, joailliers et autres grandes maisons de ce haut lieu du luxe de la capitale. Au sein de cette instance, une commission de sûreté travaille en étroite collaboration avec la préfecture de police de Paris, qui leur permet notamment à titre exceptionnel d'avoir des agents de sécurité privés devant leurs enseignes.

Des autorisations bien particulières, puisqu'en réalité, aucun agent privé ne peut travailler sur la voie publique. "Nous ne sommes pas une force de l'ordre parallèle ou une police bis. Face à une arme, un vigile est tout aussi démuni qu'un simple citoyen. Notre rôle est de surveiller, de dissuader et d'alerter, pas de jouer aux gros bras dans la rue", rappelle à BFMTV.com Michel Ferrero, président du syndicat national des entreprises de sécurité.

"Milice privée"

Pourtant, les bijoutiers sont las et angoissés, et certains n'hésitent pas à penser à la méthode forte. C'est le cas de Walter Ronchetti, propriétaire de la bijouterie Kronometry. Selon lui, le point noir viendrait du manque de patrouilles de police. Alors avec d’autres commerçants, il réfléchit à une alternative: la création d’une milice privée, sur le bord de mer. "L’idée serait que l’on ait un certain nombre d'agents qui surveillent le kilomètre de la Croisette le plus chaud."

Une solution qui devrait être discutée entre professionnels cet après-midi. Mais pour Michel Ferrero, ce genre de "milice", même si le préfet devait l'autoriser, n'est pas une bonne idée. "Un vigile n'est jamais armé. Il ne peut pas s'opposer à des braqueurs. La solution la plus sérieuse sur le marché actuellement réside en l'installation d'un sas vidéo, à l'entrée des bijouteries, qui permette de détecter les armes. Et la présence d'un bouton d'alarme raccordé à la police."

Quelque 80 griffes de luxe sont installées le long de la Croisette, et certaines viennent juste d’ouvrir. L’intérêt des grandes maisons pour Cannes ne semble pas, pour le moment, reculer devant l'adversité.

A. Gonzalez I vidéo: F. Regnault et L. Berneron