Blocages des universités: le président de Rennes 2 n'exclut pas le recours à la force

Le président de l'université Rennes 2 n'exclut pas de faire intervenir les forces de l'ordre si la sécurité des personnes n'est pas assurée. - (photo d'illustration) AFP
Le président de l'université de Rennes 2 n'a pas exclu ce mardi le recours à la force publique en cas de "risque pour la sécurité des personnes", au lendemain d'un vote qui a reconduit le blocage jusqu'au 30 avril.
Mouvement prévu jusqu'au 30 avril
"Sur le volet politique, j'ai déjà pris contact à plusieurs reprises avec le ministre pour mettre autour de la table toutes les parties, mais, sur le volet de la sécurité, je suis inquiet de l'évolution des conditions dans les bâtiments occupés, et si l'intervention policière est la seule possible, je serai obligé d'y recourir", a déclaré Olivier David.
Les étudiants de Rennes 2, réunis lundi en assemblée générale, ont voté à une écrasante majorité la reconduction du blocage jusqu'au 30 avril. Une nouvelle assemblée générale se tiendra le 30 avril, date du début des partiels, pour décider de la reconduction ou non du mouvement. En attendant seuls les examens pour les étudiants qui suivent leur cursus à distance ont été maintenus.
Expliquer le contenu de la réforme
"Nous étions entre 4.500 et 5.000, c'est une mobilisation historique et c'est deux fois plus que la semaine dernière", s'est félicité Edouard Le Bert, étudiant en histoire contemporaine et membre de l'Unef, qui souhaite une poursuite du mouvement "tant que la loi réformant l'accès à l'université ne sera pas revue".
Il y a dix jours, une AG n'avait réuni que 150 personnes et le blocage de l'université, les 9 et 10 avril, avait été voté par "moins de 50 personnes", selon Edouard Le Bert.
"On a acté le fait qu'on s'y prenait mal et la mobilisation de la semaine dernière a été un vrai temps pédagogique pour expliquer aux étudiants le contenu de la réforme", a-t-il déclaré.
La sécurité des personnes "en danger"
Le président de l'université a reconnu une "amplification" du mouvement "indépendamment de toutes les limites de ce type d'AG où des personnes extérieures peuvent venir voter".
Il s'inquiète des modalités du blocage qui, selon lui, "pénalisent les étudiants et les personnels" car "les personnels administratifs et les enseignants chercheurs ne peuvent accéder à leur lieu de travail". Et aussi de l'obstruction des issues de secours qui "met en danger la sécurité des personnes".
"Il y a un moment donné où c'est la responsabilité pénale du président qui est engagée" et, "si l'intervention policière est la seule possible, je serai obligé d'y recourir", a-t-il affirmé.