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Police-Justice

Biscarrosse: 37 parents d'élèves jugés pour dénonciation calomnieuse

Les accusés risquent jusqu'à cinq ans de prison et 45.000 d'amendes.

Les accusés risquent jusqu'à cinq ans de prison et 45.000 d'amendes. - AFP

En février 2013, les parents d'élèves du collège départemental de Biscarosse portaient plainte contre professeur d'EPS qu'ils accusaient de violences physiques et verbales. Trois ans après, la justice a classé cette plainte mais a décidé de poursuivre les parents signataires.

Brimades, humiliations, violences... Les faits reprochés à un professeur du collège départemental de Biscarrosse, dans les Landes, étaient très graves. Au point que 37 parents d'élèves avaient porté plainte contre X en février 2013. Trois ans plus tard ce sont pourtant eux qui comparaissent, ce mardi, devant le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan pour "dénonciation calomnieuse".

Il y a trois ans, les parents d'élèves de cet établissement scolaire, unis dans un collectif, avaient signalé au ministère de l'Education nationale des actes de brimades mais aussi de violences morales et physiques prêtés à plusieurs membres du corps éducatif, dont le proviseur. Les faits les plus graves étaient attribués à Claude Monferran, un professeur d'EPS de 59 ans à l'époque. Ils se basent alors sur les témoignages de certains collégiens.

"Détruit psychologiquement"

Après quelques mois d'enquête, le parquet de Mont-de-Marsan classe sans suite ces plaintes. Et décide de poursuivre les 37 parents d'élèves qui avaient signalé les faits. L'instruction aurait permis de démontrer que ces parents ont été trompés par deux autres enseignants du collège. "La procédure établit que ces deux professeurs d'EPS (avec lesquels il y avait une situation conflictuelle et qui ont déjà fait l'objet de sanctions disciplinaires) ont instrumentalisé les parents et même prévenu certains médias", rappelle Me Darzacq, l'avocate du professeur incriminé, citée par Sud Ouest.

L'avocate décrit, encore aujourd'hui, un client "détruit psychologiquement, incapable de reprendre le travail". Aujourd'hui âgé de 62 ans, Claude Monferran est arrêté depuis qu'il a été accusé, à tort, et sera officiellement à la retraite à la fin de l'année scolaire. "Cette affaire, c'est une vrai déguelasserie", conclut, avec colère, son avocate. Selon le code pénal, les faits de dénonciation calomnieuse sont répréhensibles de cinq ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.

J.C.