Bijoutier de Nice: plus de 400.000 soutiens sur Facebook

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Alors que cent personnes se sont rassemblées jeudi soir dans les rues de Nice par solidarité avec le bijoutier en garde à vue, plus de 420.000 internautes avaient déjà "liké" la page Facebook intitulée "Soutien au bijoutier de Nice", vendredi après-midi. Un véritable phénomène: ce "mur", dont l'auteur n'a pas dévoilé son identité, n'a que 48 heures d'existence.
L'en-tête de la page ne laisse aucun doute quant à la conviction de son créateur, qui défend le geste du bijoutier, "car la défense ce n'est pas seulement au sujet de sa propre personne mais aussi pour son gagne-pain, ce qui fait vivre sa famille".
La popularité de la page est exponentielle: il ne lui a fallu que 12 heures pour passer de 100.000 à 200.000 "likers" (personnes qui ont cliqué sur le bouton "J'aime"), puis 6 heures seulement pour grimper à 300.000! Désormais, cette pétition qui ne dit pas son nom compte même davantage de signataires que la population de Nice (343.000 habitants en 2010).
"Je suis de tout coeur avec vous"
Depuis mercredi, au rythme de plusieurs dizaines de messages par minute, le bijoutier reçoit à travers ce mur une véritable avalanche de marques de soutien, de témoignages d'amitié, de coups de gueule contre l'action de la justice, et bien sûr contre la violence des braqueurs.
"Je suis de tout coeur avec vous, vous ne méritez pas d'aller en prison", écrit Tonio Olmedo. "On vous braque, et il aurait fallu que vous soyez blessé par balle pour que vous ne soyez pas [placé] en garde à vue?"
Sous la photo des lieux du braquage, Julia Bernard témoigne: "Je suis bijoutière et au sein de notre atelier nous avons vécu deux braquages. Je comprends et soutiens ce bijoutier à 100%. Quand je lis des messages de soutien aux braqueurs, les poils se dressent!" De fait, quelques rares internautes appellent au contraire à venger le braqueur abattu par le commerçant.
Le bijoutier ne fait pas l'unanimité
Cette page Facebook, assurément l'une des plus fréquentées du moment, provoque parfois des débats musclés. Ouverte à tous, elle accueille parfois des commentaires hostiles au geste du bijoutier: "Vous êtes complètement à la masse!" s'emporte Adrien Marianelli. "Le bijoutier mérite tout autant que le braqueur d'aller en prison, il a voulu faire le cow boy, on est dans un Etat de droit, si on laisse passer ce genre de comportement, il n'y aura plus de limites!"
A travers les commentaires, la justice et la police sont souvent montrées du doigt, au point de faire réagir les policiers eux-mêmes, directement sur le mur: "Je suis fonctionnaire de police", assure Mariola Gumienny, "et ça me fait bien rire de voir certains commentaires 'mais que fait la police?'. Malheureusement, dans le cas d'un braquage, à moins de passer devant le magasin à ce moment-là, il est quasiment impossible d'intervenir."