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Police-Justice

Besançon: une adolescente tondue et frappée pour avoir fréquenté un chrétien

Un homme sans abri est décédé jeudi après avoir été blessé par balle la veille lors d'une intervention policière à Paris durant laquelle il a grièvement blessé trois policiers

Un homme sans abri est décédé jeudi après avoir été blessé par balle la veille lors d'une intervention policière à Paris durant laquelle il a grièvement blessé trois policiers - PHILIPPE LOPEZ © 2019 AFP

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a réclamé "des sanctions plus sévères" pour ce qu'il estime être de la "barbarie."

La famille musulmane de cette adolescente de 17 ans était opposée à son histoire d'amour. Cette dernière a été violemment frappée ce lundi à Besançon après qu'elle soit rentrée, en compagnie de son amant de religion chrétienne avec qui elle prévoyait de se marier, d'une fugue.

Darmanin réagit

Alertée par le jeune homme, la police a placé en garde à vue les parents, l'oncle et la tante de la jeune fille. Les quatre adultes, présentés au parquet jeudi puis à un juge des libertés et de la détention, ont été placés sous contrôle judiciaire avec notamment l'interdiction de contacter la jeune fille.

Ils seront jugés pour "violences sur mineur en présence de mineurs et en réunion", d'ici à l'automne, a indiqué Margaret Parietti, vice-procureure au parquet de Besançon, confirmant une information de l'Est Républicain.

De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a également réagi à cette affaire via Twitter. "Tondue et frappée parce qu’elle 'aimait un chrétien.' Profondément choqué par cet acte de torture sur cette jeune fille de 17 ans. Les quatre mis en cause ont été placés en garde à vue. Cette barbarie appelle les sanctions les plus sévères", a-t-il écrit.

Menaces téléphoniques

La jeune fille, arrivée de Bosnie-Herzégovine il y a plus de deux ans avec sa famille, entretenait depuis plusieurs mois une relation avec le garçon d'origine serbe qui vivait dans le même immeuble, à Besançon.

"Les deux familles se connaissaient et (leur relation) ne posait pas de problème, mais quand les jeunes ont commencé à parler de mariage, les parents de la jeune fille lui ont dit: 'Nous sommes musulmans, tu ne te marieras pas avec un chrétien'", a relaté Margaret Parietti.

La jeune fille est alors privée de téléphone par sa famille et empêchée de contacter son petit ami. Puis les deux adolescents décident la semaine dernière de s'enfuir pendant quatre jours tout en gardant le contact avec leurs parents respectifs.

"Ils voulaient montrer que leur amour était fort", selon la vice-procureure.

Pendant leur fugue, le garçon, âgé de 20 ans, reçoit des "menaces sur son téléphone" émanant des parents de sa petite amie.

De retour à Besançon, le couple se réfugie dans l'appartement familial du jeune homme. Puis mise en confiance par des messages de sa mère qui "apparaît plus rassurante", l'adolescente rejoint lundi son domicile avec son petit-ami, accompagnée des parents du garçon.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV