Besançon: trois commerces visés par des tirs en une semaine, la maire dénonce un "système mafieux"

Plusieurs magasins visés en quelques jours. Trois commerces différents ont été criblés de balles dans l'agglomération de Besançon, dans le Doubs, en l'espace d'une semaine. La maire écologiste de la ville Anne Vignot a dénoncé samedi 18 janvier des "tirs d'intimidation".
"Aujourd'hui, on a un gang qui lance une forme d'intimidation sur des commerces. Ça ressemble à un système mafieux", s'est inquiété l'élue, dans une déclaration à la presse.
Selon la maire, un restaurant de grillades a été visé par des tirs qui ont laissé plusieurs impacts de balles sur la façade et les vitrines.
Il s'agit du troisième établissement de l'agglomération à recevoir des balles en une semaine. Précédemment, un bar à chicha avait été visé à Avanne-Avenay, à une dizaine de kilomètres de Besançon et un barbier avait essuyé des tirs, d'après Anne Vignot. À chacun de ces épisodes, les magasins étaient vides et aucun blessé n'était à déplorer.
L'opposition dénonce une violence "montée d'un cran"
Ludovic Fagaut, conseiller municipal issu de l'opposition Les Républicains (LR), déplore lui aussi une violence "montée d'un cran" à Besançon, avec un "centre-ville" qui est désormais "impacté" par ce type de faits divers, liés au trafic de drogues, selon lui.
"On ne peut pas continuer comme ça. Aujourd'hui, l'ensemble du territoire bisontin est gangréné par ce trafic de stupéfiants", soutient-il auprès de BFMTV.
Pour Christophe Dalongeville, secrétaire départemental Alliance police nationale, dans le Doubs, voir des commerces du centre de Besançon être visés par des tirs n'a pourtant rien de surprenant.
"Ce genre d'événements peut paraître spectaculaire, mais n'a rien d'étonnant, ce sont des méthodes d'intimidations utilisées par les délinquants, surtout au niveau du trafic de stupéfiants", dit-il. "Ce sont des techniques qui se répandent, on a vu ça beaucoup à Besançon ces dernières années", ajoute-t-il.
Le phénomène inquiète cependant les commerçants. "Il faut que ça s'arrête tout de suite ce genre d'actions", appelle Serge Couësmes, président de l'union des commerçants de Besançon, auprès de BFMTV. "Ce n'est pas fait pour attirer le client en ville et pour sécuriser les commerçants", dit-il.
La CRS83 envoyée sur place
"Ces mafieux sont en train de prendre en otage la population", accuse encore la maire de Besançon, qui estime que "quand on est face à un système mafieux, c'est une obligation régalienne de venir le démanteler".
Inquiète de la montée de ce phénomène, Anne Vignot demande une "politique nationale forte et engagée, avec des moyens supplémentaires", notamment des "renforts de la police nationale, des enquêteurs, et une police scientifique renforcée".
Depuis, la CRS83, spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines et le trafic de stupéfiants, a été déployée à Besançon en appui des forces de l'ordre locales.
Dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, l'élue écologiste appelle par ailleurs à "travailler avec les consommateurs" et à "avoir une capacité de régulation" pour "certains produits".