Bernard Tapie rachète La Provence et « doit avoir une idée derrière la tête »

Bernard Tapie et le groupe Hersant rachètent les titres du groupe à leurs créanciers et s’emparent de La Provence et Nice Matin. L’homme d’affaire pourrait utiliser ces quotidiens comme marchepied pour la mairie de Marseille, estiment les élus de la ville.

Bernard Tapie s’est-il lancé dans la course à la mairie de Marseille ? En attendant qu’il dévoile d’éventuelles ambitions politiques, le célèbre homme d’affaires, spécialisé dans la reprise d’affaires en péril, rafle les derniers titres du groupe Hersant Media, dont La Provence et Nice Matin.
L'offre de Bernard Tapie et de la famille Hersant pour reprendre ces titres à leurs créanciers a été retenue par « 100% des banques » créancières et un accord est « en cours de signature ». Les deux parties avaient déposé une offre d'un total de 50,5 millions d'euros pour reprendre le groupe. Mais que va-t-il faire, maitenant, de la force de frappe d’un quotidien comme La Provence ?

« Tapie doit avoir une idée derrière la tête »

« L’objectif politique peut exister derrière la reprise de La Provence, reconnaît Karim Zeribi, député européen EELV. On sait très bien que c’était déjà le quotidien de Gaston Deferre pour être maire de Marseille et assurer son pouvoir sur la ville. Tapie doit avoir une idée derrière la tête. Ce n’est pas possible qu’il reprenne La Provence sans avoir une volonté soit politique, soit de faiseur de roi, peut-être, et décider à Marseille qui doit briller pour prendre les rênes de la ville ».

« Il faudra que nous soyons vigilants »

Christian Kert, député de la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône, s’interroge lui-aussi, notamment sur la question du timing. « L’intervention de Bernard Tapie survient 15 mois avant des élections municipales. S’y serait-il intéressé si nous étions à 5 ans du scrutin, je me pose la question. Maintenant, rien n’interdit à Tapie d’avoir des visées municipales, ça peut laisser peser ce doute que la Provence puisse devenir une assistance dans une éventuelle campagne électorale. A ce moment-là bien sûr il faudra que nous soyons tous vigilants, c’est la responsabilité des élus et d’ailleurs aussi quelque part des lecteurs ».

Mathias Chaillot