Bébés de Chambéry: l'hôpital et Marette se renvoient la balle

L'hôpital de Chambéry, où trois bébés sont morts de manière suspecte en décembre dernier. - -
Qui est responsable du décès de nouveaux nés à l'hôpital de Chambéry? Vendredi, les autorités sanitaires ont retenu l'hypothèse d'un "accident de production isolé" au laboratoire Marette, l'hôpital ressortant globalement blanchi d'une inspection sanitaire. Mais le laboratoire a aussitôt démenti.
"L'hypothèse la plus probable est aujourd'hui celle d'un accident de production isolé sur le site de Marette survenu le 28 novembre lors de la préparation des poches destinées au Centre hospitalier de Chambéry", a ainsi déclaré la ministre de la Santé Marisol Touraine lors d'une conférence de presse.
L'hôpital apparaît blanchi
Elle a précisé que la mission d'inspection à l'hôpital n'avait "pas établi de lien entre les pratiques de l'établissement et un risque de contamination des poches de nutrition" utilisées. Même si, a-t-elle ajouté, des remarques ont été faites à l'hôpital sur les condition de conservation et le respect des dates limites d'utilisation.
Mais le laboratoire a quasi instantanément réagi aux propos de la ministre. "Il est très grave de parler d''hypothèse la plus probable' (...) alors que les conclusions expertales ne mettent à ce jour en exergue aucun élément imputable au laboratoire", a fustigé Matthieu Lemaire, l'avocat de Marette, pour qui aucun scénario "n'est exclu". "Ces hypothèses sont extrêmement dangereuses", a-t-il ajouté.
102 poches livrées "sans incident"
L'hypothèse d'un "accident de production isolé" est cependant renforcée, selon le directeur général de la santé, Benoit Vallet, par le fait que les poches incriminées dans les décès de trois bébés les 6, 7 et 12 décembre à Chambéry avaient toutes été produites le 28 novembre "dans une période de temps limitée, en fin de journée".
En outre, un quatrième bébé alimenté par une poche du même lot avait montré les mêmes symptômes le 15 décembre, avant d'être sauvé.
Mais selon Matthieu Lemaire, sur les 137 poches fabriquées le 28 novembre par le laboratoire normand, 102 ont été livrées à "six établissements différents de Chambéry sans le moindre incident".