Bastien, tué dans un lave-linge: l'indifférence des parents

Les parents de Bastien, mardi, lors du premier jour du procès. - Benoît Peyrucq - AFP
Ce sont des faits difficilement soutenables à laquelle la cour des assises de Seine-et-Marne fait face, depuis mardi matin, et jusqu'à vendredi prochain. Christophe Champenois, 36 ans, et son ex-compagne Charlène Cotte, 29 ans, sont accusés d'avoir tué leur enfant Bastien, 3 ans et demi, en l'enfermant dans une machine à laver avant de la mettre en marche.
Dans le box des accusés, Christophe, 36 ans, peine à se tenir debout. L'homme, malade, souffre d'une tumeur au cerveau. Il n'assume pas les faits de meurtre aggravé qui lui sont reprochés. "Je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passé ce jour-là", affirme-t-il à la cour d'une voix peu claire, le regard noir, sans grande émotion. Lui plaide la "surdose médicamenteuse" pour justifier son geste puis son amnésie. Mais les experts réfutent cette défense.
Tué par les chocs de la machine en marche
Ce jour-là, Bastien a perdu la vie. La présidente de la cour, Catherine Katz, a rappelé le déroulé de cette journée en début d'audience. Nous sommes le 25 novembre 2011, dans un petit village de Seine-et-Marne, Germiny-l'Evêque. Au retour de l'école, Charlène Cotte, soumise à son mari, lui raconte que Bastien, enfant hyperactif et maltraité à la maison, s'est une nouvelle fois mal comporté à l'école. Un mensonge qui excite la colère et la haine du père, et constitue, pour les enquêteurs, une incitation au meurtre.
La suite est racontée à la barre par l'adjudant-chef qui a dirigé l'enquête, et la mère. Christophe Champenois enferme son fils dans la machine à laver dans la salle de bains, et lance le programme essorage. L'enfant hurle, pendant quelques minutes, puis plus rien. D'après l'autopsie, Bastien n'est pas mort noyé mais a été tué par les chocs dus aux mouvements du tambour, qui ont provoqué une déchirure dans ses poumons.
Pendant ce temps, Charlène Cotte fait un puzzle avec sa fille Maud, 5 ans, dans le salon. C'est elle qui racontera aux gendarmes que son petit frère n'a pas fait une chute mortelle dans l'escalier, comme l'affirme son père aux secours qu'il prévient par téléphone, mais a été enfermé dans le lave-linge.
La mère réfute toute complicité
Après avoir soutenu son conjoint, Charlène Cotte, libérée sous contrôle judiciaire en janvier dernier, affirme désormais qu'elle a tenté de s'interposer quand Christophe Champenois a mis leur fils dans la machine. Mais au vu de plusieurs éléments troublants, comme l'absence de traces de lutte dans la salle de bains et sa tentative pour dissimuler les preuves du crime après sa commission, elle est poursuivie pour "complicité de meurtre".
Mardi, vêtue tout de noir et soutenue par son frère et sa mère, Charlène Cotte a souvent gardé le regard baissé, mais n'a pas pleuré. Ni elle ni son ex-conjoint n'ont su se montrer très loquaces lorsque la présidente de la cour leur a demandé de décrire leur petit garçon.