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Police-Justice

Aya Nakamura visée par une banderole raciste: dix militants identitaires condamnés à des amendes, trois relaxés

Aya Nakamura pose le 19 novembre 2020 à Paris

Aya Nakamura pose le 19 novembre 2020 à Paris - JOEL SAGET © 2019 AFP

Dix militants ont été condamnés, ce mercredi 17 septembre, par le tribunal de Paris à des amendes allant de 1.000 à 3.000 euros pour "injure publique aggravée". Ils avaient déployé une banderole à connotation raciste pour protester contre la chanteuse qui a chanté lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024.

Dix militants identitaires ont été condamnés ce mercredi 17 septembre à des amendes de 1.000 à 3.000 euros pour avoir posté sur les réseaux sociaux une photo d'une banderole à connotation raciste protestant contre la participation de la chanteuse Aya Nakamura à la cérémonie d'ouverture des JO de Paris.

Le tribunal correctionnel de Paris a requalifié les faits, considérant qu'il ne s'agissait pas de provocation à la haine en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion, telle que l'accusation l'avait estimé, mais d'injure publique aggravée, une infraction moins grave. 

Une "rhétorique haineuse" et "raciste" pointée par la justice

Le 9 mars 2024, après l'évocation de la participation de la chanteuse à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, le groupuscule identitaire "Les natifs", auquel appartenaient les mis en cause, avait posté sur ses réseaux sociaux une photo d'une banderole brandie sur l'île Saint-Louis à Paris, sur laquelle était écrit "Y a pas moyen Aya, ici c'est Paris, pas le marché de Bamako" - une référence à son tube "Djadja" et à sa ville de naissance au Mali.

La publication des Natifs le 9 mars sur le réseau social X (anciennement Twitter) d'une photo de banderole raciste à l'encontre de la chanteuse Aya Nakamura,
La publication des Natifs le 9 mars sur le réseau social X (anciennement Twitter) d'une photo de banderole raciste à l'encontre de la chanteuse Aya Nakamura, © BFMTV

Le compte X du groupuscule identitaire regrettait en outre de "remplacer l'élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l'immigration extra-européenne".

Lors de l'audience, début juin, la procureure avait réclamé des peines de quatre mois avec sursis à quatre mois d'emprisonnement ferme, en dénonçant "la rhétorique haineuse" des mis en cause et "le caractère raciste et discriminatoire".

"Ce qui se joue aujourd'hui, c'est la question de la liberté d'expression et celle de l'indépendance du système judiciaire", avait pour sa part fait valoir l'un des prévenus, porte-parole des Natifs.

Deux des personnes poursuivies ont été condamnées à 3.000 euros d'amende ferme, l'un à 3.000 euros dont 1.000 euros avec sursis, quatre à 3.000 euros dont 2.000 euros avec sursis, et trois à 2.000 euros avec sursis.

A.Si. avec AFP