Avocate tuée à Marseille : un suspect mis en examen pour homicide aggravé

La cité Maurelette, à Marseille, où réside le suspect - -
Un des trois hommes interpellés mercredi dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de l'avocate tuée fin novembreà Marseille, a été mis en examen vendredi pour homicide aggravé, a-t-on appris auprès du bâtonnier de Marseille, Jérôme Gavaudan. Présenté vendredi matin aux juges chargés de l'affaire, il a été mis en examen pour « homicide avec la circonstance aggravante de vol », et placé en détention provisoire, a précisé son avocat, Me Bruno Rebstock.Selon le parquet, l'association de ces deux chefs fait encourir la réclusion criminelle à perpétuité.
Les deux autres, son père et son frère, ont été relâchés à l'issue de leur garde à vue, a indiqué le procureur de Marseille lors d'une conférence de presse.
L'ADN de la victime a été retrouvé notamment sur un pantalon de sport au domicile du suspect. Les enquêteurs ont également découvert au domicile familial un couteau au bout de lame cassé correspondant à un morceau de métal retrouvé dans le corps de l'avocate lors de l'autopsie. Le sac et des bijoux de la victime avaient également été retrouvés au domicile du suspect.
Troubles psychiatriques
Agé de 28 ans, sans emploi, le suspect, présente vraisemblablement des troubles psychiatriques, a indiqué le procureur. « Le parquet va requérir la détention provisoire compte tenu de la dangerosité du personnage », a-t-il ajouté.
Répondant « de façon très peu cohérente » aux enquêteurs, l'homme n'a pas reconnu les faits, expliquant avoir ramassé dans une poubelle le sac et les bijoux de la victime retrouvés chez lui.
Si les motifs restent flous, il semble en tout cas que le suspect connaissait Me Raymonde Talbot. Son père avait été défendu par elle il y a une dizaine d'années, « dans une affaire de crime de sang », et le nom de la famille a été retrouvé par les enquêteurs sur l'agenda de l'avocate, à la date de son meurtre, le 30 novembre dernier. L'avocate de 66 ans avait été retrouvée par son associé, mortellement poignardée dans son cabinet de la rue Saint-Ferréol, tout près du Vieux-Port de Marseille. Une information judiciaire a été ouverte lundi du chef d'homicide volontaire en concomitance avec le crime de vol avec arme.
Ce drame avait suscité une vive émotion parmi les avocats et dans le milieu judiciaire. Des rassemblements ont eu lieu à Marseille, et une minute de silence a été observée le 4 décembre à l'ouverture de chaque audience par tous les avocats de France, en hommage à leur consœur.