Attentat du Drugstore: le terroriste Carlos de retour devant la justice

Carlos lors de son procès en première instance en 2017. - Benoit Peyrucq - AFP
Quarante-quatre ans après les faits, le terroriste Ilich Ramirez Sanchez est à nouveau confronté à la justice. Celui qui est surnommé Carlos, et désormais âgé de 68 ans, comparait à partir de lundi en appel devant la cour d'assises de Paris pour l'attentat meurtrier du Drugstore Publicis dans lequel deux personnes ont trouvé la mort et trente-quatre autres ont été blessées.
"Révolutionnaire professionnel"
Figure du terrorisme "anti-impérialiste" des années 1970-80, avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en mars 2017 pour avoir lancé une grenade dans la galerie marchande du grand magasin parisien en 1974.
"Je suis un révolutionnaire professionnel, la révolution, c'est mon métier", a-t-il lancé ce lundi matin à l'ouverture de son procès, précisant être de "nationalités vénézuélienne et palestinienne", résidant "partout". Souriant, cheveux blancs sur sobre costume noir, le "Chacal" a levé le poing droit en entrant dans le box des accusés, avant d'envoyer un baiser en direction de la presse.
A 68 ans, Carlos comparaît pour deux semaines devant une cour d'assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels, en charge des crimes terroristes. A l'issue du premier procès, la cour avait suivi les réquisitions du ministère public, estimant que "tous les éléments accumulés durant l'enquête" convergeaient vers le Vénézuélien.
Le terroriste nie les faits
L'attaque avait eu lieu le 15 septembre 1974 à Paris, à 17H10: une grenade lancée par un homme depuis le restaurant en mezzanine du Drugstore avait explosé dans la galerie marchande en contrebas, à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Rennes, dans le VIe arrondissement de Paris.
Pour l'accusation, cet attentat visait à faciliter la remise en liberté d'un Japonais arrêté à Orly, membre de l'Armée rouge japonaise (ARJ), d'une branche du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) dont Carlos était devenu l'un des bras armés en Europe.
La grenade jetée au Drugstore était, selon cette hypothèse, le moyen de pression choisi par Carlos pour accélérer la libération du révolutionnaire nippon. Carlos avait lui dénoncé une justice politique. "Fier de (son) passé, il avait revendiqué "1.500 morts dont 80 de (ses) propres mains"", mais toujours nié sa participation à l'attentat du Drugstore.