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Police-Justice

Aspirants jihadistes à Paris: jusqu'à sept ans de prison ferme

Un manifestant pro-jihadiste devant l'ambassade française à Londres, le 12 janvier 2013.

Un manifestant pro-jihadiste devant l'ambassade française à Londres, le 12 janvier 2013. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

La justice a livré son verdict dans le procès des quatre jeunes hommes qui ont tenté en 2009 et 2010 de rejoindre les terres de jihad, et de leurs trois soutiens.

Quatre aspirants jihadistes parisiens et trois de leurs soutiens ont été condamnés lundi à des peines allant de sept ans ferme à deux ans avec sursis, par le tribunal correctionnel de Paris qui a également prononcé une relaxe et délivré trois mandats d'arrêt. Les juges ont notamment prononcé deux peines de sept ans de prison à l'encontre d'Ibrahim Ouattara et de Nicolas Riollet, cinq ans ferme à l'encontre de Ymad Bilel Benouahab et quatre ans contre Hans Cameus.

Ce groupe, qui gravitait autour des mosquées parisiennes de la rue Myrha, dans le quartier de la Goutte-d'Or, et de la rue Jean-Pierre Timbaud, dans le quartier de Belleville, était poursuivi pour avoir tenté, en vain, en 2009 et 2010, de rejoindre des terres de jihad au cours de plusieurs voyages à l'étranger.

Il leur était également reproché d'avoir facilité le départ pour la zone pakistano-afghane de deux jeunes Français, Matthieu Duchaussoir, alias Bilal le converti, et Weirdal Sitta, alias Abdelmalik, qui y ont trouvé la mort en mai 2011 dans un raid de l'armée américaine.

Ouattara n'a aucun regret

Deux des principaux accusés, Ibrahim Ouattara et Ymad Bilel Benouahab, sont par ailleurs soupçonnés dans un autre dossier d'avoir envisagé d'assassiner le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, ce qu'ils nient, assurant qu'il ne s'agissait que d'une idée en l'air et qu'il n'a jamais été question de passer à l'acte.

Français d'origine malienne âgé de 26 ans, Ibrahim Ouattara, converti à la sortie de l'adolescence, avait tenté à plusieurs reprises de rejoindre des maquis jihadistes au Pakistan, en Afghanistan ou en Somalie, sans jamais y parvenir.

A l'audience, il n'a jamais renié ses convictions radicales, n'hésitant pas à faire l'éloge de Mohamed Merah. "J'ai beaucoup de projets pour la France", avait-il écrit dans un SMS sur une ligne surveillée par la police antiterroriste ce qui, pour le parquet, posait la question d'un possible passage à l'acte terroriste. A l'heure des plaidoiries, il a renoncé à se défendre en lançant aux juges: "Les sept ans, ils me conviennent, wallou".

Une femme condamnée à du sursis

Parmi les quatre aspirants jihadistes, seul Ouattara a comparu détenu et le tribunal a dû délivrer des mandats d'arrêt à l'encontre des trois autres qui ne se sont pas présentés à l'audience pour l'énoncé du jugement.

Trois autre hommes, considérés comme des membres d'un groupe de soutien leur ayant fourni de l'argent ou transmis des numéros de téléphone, ont également été condamnés. Parmi eux figurent la compagne de Weirdal Sitta, Carole Chaussade et son frère Grichka Sitta, qui ont écopé de deux ans avec sursis.

A leurs côtés figure un Algérien de 57 ans, Ahmed Khouani, qui se présentait comme guérisseur et faisait office de référent religieux auprès des jeunes aspirants à la guerre sainte. Il a pris un an ferme. Enfin, un quatrième homme a été relaxé.

A. G. avec AFP