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Arrestation musclée dans une gare du Loiret: que s'est-il passé?

Arrestation musclée à la gare SNCF de Fleury-les-Aubrais, le 15 septembre 2020

Arrestation musclée à la gare SNCF de Fleury-les-Aubrais, le 15 septembre 2020 - Twitter / @Callystor

Un homme de nationalité anglaise, en état d'ivresse selon la police, a été exfiltré d'un wagon par la police puis plaqué au sol de façon brutale.

Les images sont troublantes. Elles relatent une scène qui s'est déroulée mardi après-midi à la gare SNCF de Fleury-les-Aubrais, dans le Loiret. Elle a lieu après un signalement, par les agents de la gare, d'un homme de nationalité anglaise en état d'ivresse. Il refuse de porter son masque et cause des troubles dans un train. Deux policiers, dont un adjoint de sécurité, se rendent sur place.

À l'intérieur du wagon, le ton est calme et le contrôle se déroule sans anicroche. C'est lorsque les policiers cherchent à faire sortir l'individu du train que les choses s'enveniment. Il refuse de descendre, les agents doivent l'exfiltrer de force. L'homme brandit alors un petit couteau et menace l'adjoint de sécurité (ADS), avant de commencer à se taillader l'avant-bras. L'agent menacé est celui que l'on voit debout et de dos sur la vidéo.

Pas conforme aux techniques d'usage

C'est alors que les deux policiers le plaquent sur le sol. Pour l'y maintenir, l'un des agents lui donne deux coups de pied avant de poser sa chaussure sur le visage de l'homme, dès lors en position allongée.

Cette interpellation, saisie par des témoins qui étaient à bord du train et qui ont publié leurs vidéos sur les réseaux sociaux, ne correspond pas aux GTPI (gestes et techniques de protection et d'intervention) enseignés à l'école de police. Les sources contactées par BFMTV au sein des forces de l'ordre sont catégoriques sur ce point. Après l'intervention musclée des deux agents, l'homme a été menotté et conduit en garde à vue. Les secours devraient le prendre en charge pour soigner ses petites coupures au bras.

Deux enquêtes en cours

L'un des témoins a été entendu mercredi par l'IGPN. Sa version ne ressemble pas du tout à celle défendue par les policiers. Il décrit un ADS très agité lorsqu'il monte dans le train et un individu qui certes, brandit une arme blanche, mais ne menace pas du tout les policiers avec et la pointe plutôt vers le sol. Par ailleurs, ce témoin affirme que l'homme n'était pas très alcoolisé ni très agité.

Selon des sources concordantes interrogées par BFMTV, il y a deux enquêtes en cours: l'IGPN a été saisie ce jeudi par le parquet d'Orléans (volet judiciaire) et, en parallèle, par le directeur général de la police nationale pour une enquête administrative.

Mélanie Bertrand avec Jules Pecnard