Arnaud Mimran, l'un des escrocs à la taxe carbone, obtient la fin des fouilles systématiques à la prison de Troyes

Arnaud Mimran lors du procès de l'escroquerie à la taxe carbone, à Paris, le 25 mai 2016. - BERTRAND GUAY © 2019 AFP
La fin des fouilles après chaque parloir. Le Conseil d’État a demandé au directeur du centre pénitentiaire de Troyes-Lavau de "prendre sans délai toutes mesures nécessaires pour qu'Arnaud Mimran cesse de faire systématiquement l'objet d'une fouille intégrale après chaque visite au parloir", vendredi 10 octobre dernier.
En détention depuis 2016, Arnaud Mimran, 53 ans, a été condamné pour fraude à la taxe carbone, il a également été condamné en appel en 2022 à 13 ans de réclusion criminelle pour l’enlèvement et la séquestration d’un financier suisse en vue de son extorsion.
L'ancien trader n'a en revanche pas obtenu la fin de son placement à l'isolement, un régime jugé compatible "avec son état de santé", selon l'arrêt. Ce régime lui a été initialement imposé en août 2023. Il y a depuis été soumis un an et demi jusqu'à sa prolongation pour trois mois début septembre.
En moyenne neuf fouilles par mois
Dans sa requête demandant l'annulation d'une décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, Arnaud Mimran a expliqué que les fouilles systématiques fragilisaient "son état de santé psychique et mental" et le décourageaient "d'exercer son droit à la promenade et à des contacts familiaux" aux parloirs.
"Depuis son arrivée dans ce centre pénitentiaire, Arnaud Mimran a subi une fouille intégrale à plus de 80 reprises, soit en moyenne neuf fois par mois", selon l'arrêt.
Le Conseil d’État estime que rien ne permet d'établir que des risques d'introduction d'objets, notamment de téléphones, imposeraient toujours des fouilles systématiques après les parloirs avec ses proches.
Bientôt jugé pour trois meurtres
Arnaud Mimran doit dans les prochains mois comparaître aux assises pour deux meurtres, ainsi que pour la complicité d'assassinat de son ex-beau-père, le milliardaire Claude Dray, et une tentative de meurtre.
Les meurtres sont ceux de Samy Souied, une autre figure de la taxe carbone, tuée en septembre 2010, et d'Albert Taieb, un homme sans histoire tué de plusieurs coups de couteau et probable victime collatérale d'une tentative de règlement de comptes autour de ce qui fut décrit comme "l'escroquerie du siècle".
Arnaud Mimran a été mis en cause pour des délits d'initiés dans les années 2000 puis a multiplié les ennuis judiciaires, avec sa première condamnation majeure en 2016 pour l'escroquerie sur le marché des quotas d'émissions de CO2 en 2008-2009.
En décembre 2022, il a été condamné en appel à treize ans de réclusion criminelle pour la séquestration d'un financier suisse en vue de son extorsion.