Anticorridas comparés aux nazis: un directeur de revue tauromachique jugé en diffamation

Le directeur et fondateur de la revue tauromachique "Terres taurines", André Viard, a été jugé mardi à Paris en diffamation pour avoir comparé dans un de ses éditoriaux les pratiques des anticorridas à celles des nazis avant-Guerre.
L'ancien matador, absent à l'audience, avait publié le 9 décembre 2013 sur le site internet de la revue un texte intitulé "Le syndrôme de l'étoile jaune", qui avait provoqué une vive indignation des militants anticorrida et des poursuites de la part de l'Alliance anticorrida.
"En 1933, à l'initiative des SA, de sinistres consignes apparurent sur les murs d'Allemagne sur lesquelles on pouvait lire: "N'achetez pas chez les juifs !" (...) En 2013, quatre-vingts ans plus tard, les mêmes sinistres consignes fleurissent à nouveau sur les murs de nos arènes, et sont répercutés via internet et les réseaux sociaux vers toutes les entreprises "coupables" d'associer, fusse de manière minime, leur image à la corrida", écrivait André Viard.
L'Alliance anticorrida a réclamé 5.000 euros de dommages et intérêts, le retrait du texte et la publication de la condamnation. De son côté, l'avocat d'André Viard a souligné que le terme "nazi" n'avait pas été employé.
Le ministère public a reconnu des "imputations diffamatoires" même si la cible des propos était "extrêmement large".
Le jugement a été mis en délibéré au 2 juin.