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Police-Justice

Antibes: découverte d'ossements humains, dont celui d'un jeune disparu il y a 20 ans

Des gendarmes de la brigade nautique d'Antibes, mercredi, sur les lieux de la macabre découverte.

Des gendarmes de la brigade nautique d'Antibes, mercredi, sur les lieux de la macabre découverte. - -

Des ossements appartenant à différentes personnes ont été retrouvés en mer au cours de l'hiver dernier, a-t-on appris ce mercredi. Certains ont été identifiés comme appartenant à un jeune homme de 18 ans disparu en 1994.

Un crâne, deux humérus, un fémur et une mâchoire. Ces restes humains, repêchés en mer l'hiver dernier par la brigade nautique de gendarmerie d'Antibes, ont parlé. Ils appartiendraient à au moins quatre personnes différentes, deux femmes et deux hommes, dont l'un a été identifié: Stéphane Hirson, un garçon de 18 ans porté disparu depuis 1994.

"C'est un pêcheur professionnel qui, en pêchant des oursins, avait repéré les ossements", relate Céline Delage, de la brigade de gendarmerie nautique. Les plongeurs se sont aventurés deux fois en mer, les 10 et 27 février derniers, pour extraire ces restes humains. La mâchoire, retrouvée lors de la seconde plongée, était "bloquée entre deux rochers".

L'inscription "Mort au pédophile" retrouvée sur l'os du crâne

Georges Gutierrez, le procureur de Grasse, a indiqué ce mercredi qu'un humérus appartenait à Stéphane Hirson, un autre à une femme, et le fémur à une autre femme, toutes deux étant âgées de moins de trente ans. Le crâne, qui appartient lui à un autre homme de moins de 50 ans, portait l'inscription une inscription au marqueur, partiellement effacée: "Mort au pédophile".

Que s'est-il passé pour que ces différents ossements se retrouvent par dix mètres de fond, dans une zone de quelques mètres carrés, à l'aplomb d'un chemin côtier? Des expertises doivent encore être menées, mais la découverte des restes de Stéphane Hirson rouvre un dossier de disparition que les proches du jeune homme avaient plusieurs fois tenté de faire rouvrir.

Disparu en Seine-et-Marne

Ce jeune homme blond, au visage allongé et aux yeux bleus, avait quitté le domicile de ses parents, à Lagny-sur-Marne, le 11 février 1994 vers 7 heures. Parti sans papiers ni argent, selon sa famille, il avait rendez-vous avec un ami pour aller à l'ANPE de Meaux, également en Seine-et-Marne. Il n'y est jamais arrivé.

Selon Nice Matin, il sortait d'un séjour en hôpital psychiatrique, et portait un plâtre au bras au moment de sa disparition. L'ADN de sa mère prélevé à cette époque a permis de faire le rapprochement avec les os découverts, a indiqué mercredi le procureur.

Information judiciaire ouverte

Mais comment se serait-il retrouvé à l'autre bout de la France? Qui serait, selon les analyses ADN, les deux femmes et l'homme dont les ossements ont été repêchés avec les siens? Et pourquoi ne retrouve-t-on que très peu d'ossements de chaque personne? "C'est une affaire complexe, où il y a de multiples interrogations", admet le procureur Gutierrez.

Pour mener à bien l'enquête, le parquet de Grasse a saisi la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Nice, et annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour "homicides volontaires", "séquestration", "enlèvement" et "recel de cadavre".

Mathilde Tournier et avec Benoît Ruiz