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Police-Justice

Andy, l'ado qui avait tué sa famille, de retour devant la justice

Photographie prise en novembre 2012 montrant une figurine d'ange devant la porte du domicile des parents d'Andy, à Albitreccia, en Corse.

Photographie prise en novembre 2012 montrant une figurine d'ange devant la porte du domicile des parents d'Andy, à Albitreccia, en Corse. - -

Le jeune homme, qui a aujourd'hui 20 ans, est jugé en appel pour le meurtre de sang-froid de ses parents et de ses deux frères. En première instance, il avait été déclaré irresponsable.

L'énigme Andy va accaparer pour une semaine, et à partir de jeudi, la cour d'assises des mineurs d'Aix-en-Provence. En août 2009, ce jeune homme de 20 ans avait tué par balles ses parents et ses deux frères. Jugé en première instance fin 2012, il avait été libéré car déclaré "irresponsable, pour un trouble mental ayant aboli le discernement au moment des actes". Mais le parquet avait fait appel.

Il faut dire que depuis, le jeune homme poursuit des études en licence de biologie et ne suit pas de traitement médicamenteux. Une situation qui révolte Me Lajia Fazai, l'avocate qui représente la famille de la mère d'Andy: "Il n'a pas de traitement, il fait du sport, il sort dans Avignon, il est normal!"

"Quelqu'un d'autre à ma place"

La famille d'Andy, originaire du continent et décrite par ses proches comme "harmonieuse et discrète", s'était installée dans le village corse d'Albitreccia, sur la rive sud du golfe d'Ajaccio. C'est là qu'au milieu de la nuit du 11 au 12 août 2009, le fils aîné, âgé de 16 ans, s'était réveillé brusquement avec l'intention de quitter la maison.

Le lendemain, il avait relaté aux gendarmes s'être alors emparé du fusil à pompe de son père et d'avoir tiré sur ses parents et ses frères endormis. En entendant leurs râles, il était revenu les achever, puis avait vidé le coffre-fort de ses parents.

L'un de ses oncles l'avait retrouvé la nuit suivante sur une plage des environs, choqué, pieds nus et en short. Il s'était taillé les veines et avait adressé par SMS des appels à l'aide à des amis. "Je ne savais plus où j'étais. Je n'entendais plus rien et je voyais tout flou. Il y avait quelqu'un d'autre à ma place", a-t-il dit aux enquêteurs.

"Lui faire dire la vérité"

Au premier procès, les débats avaient tourné autour de l'abolition du discernement d'Andy au moment des faits. Pendant l'instruction, trois collèges d'experts psychiatres avaient en effet donné des avis contradictoires. Mais rien, finalement, qui ait satisfait les proches de la famille sur la question qui les taraude: pourquoi?

Les parties civiles attendent donc beaucoup de ce procès en appel. "On va essayer une dernière fois de lui faire dire la vérité", a déclaré Me Fazai, car "en réalité, on ne sait pas ce qui s'est passé cette nuit-là."

|||L'article 122-1 du code pénal

N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes.

La personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant altéré son discernement ou entravé le contrôle de ses actes demeure punissable, toutefois, la juridiction tient compte de cette circonstance lorsqu'elle détermine la peine et en fixe le régime.

M. T. avec AFP