Amnesty: l'état d'urgence "a bouleversé des centaines de vies"

L'état d'urgence "a bouleversé des centaines de vies", dénonce jeudi Amnesty international France, qui demande aux parlementaires de ne pas prolonger les mesures prises après les attentats du 13 novembre.
L'état d'urgence, décrété dans la foulée des attentats parisiens, renforce les pouvoirs de la police et permet les assignations à résidence et perquisitions administratives de jour comme de nuit, ou l'interdiction de rassemblements. En deux mois, plus de 3.000 perquisitions ont été conduites, 400 personnes interpellées et 400 assignées à résidence, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Pour Amnesty, ces "mesures d'urgence brutales, notamment des perquisitions de nuit et des arrêtés d'assignation à résidence, bafouent les droits de centaines d'hommes, de femmes et d'enfants, qui en ressortent traumatisés et stigmatisés".
Dans le cadre d'un rapport publié jeudi, l'ONG s'est entretenue avec 60 personnes dont "la majorité a déclaré que des mesures très sévères avaient été appliquées, avec très peu, voire aucune explication à la clé, et parfois un usage excessif de la force". Certaines ont confié à l'ONG "que la stigmatisation liée aux perquisitions leur avait fait perdre leur travail".