Air Cocaïne: que risquent désormais les pilotes exfiltrés?

Pascal Fauret, pilote, après son évasion vers la France. - Bertrand Guay - AFP
Ils ont tourné le dos à la justice dominicaine, qui les avait condamnés en première instance à vingt ans de prison: Pascal Fauret et Bruno Obos se sont enfuis la semaine dernière de l'île caribéenne pour regagner la France, grâce à une équipe formée notamment d'anciens militaires.
"On a affaire à une justice qui ne fait pas d'enquête, qui ne nous écoute pas, et qui nous condamne à vingt ans de prison parce qu'on est Français. Je suis désolé, mais moi, mon réflexe, c'est de rentrer dans mon pays où je pourrais m'exprimer devant la justice, et clore enfin cette affaire", s'est justifié mardi Pascal Fauret devant la presse.
La justice française va les entendre
Leur évasion n'a "pas été faite seule", a admis l'un de leurs avocats mardi, Me Eric Dupond-Moretti, mais ce n'est pas le fait d'une "équipe barbouzarde qui aurait été payée par l'Etat français." D'ailleurs, selon lui, leur fuite "ne constitue absolument pas une infraction en France." "Leur décision est un acte individuel dans lequel l'Etat n'est nullement impliqué", avait assuré le Quai d'Orsay plus tôt dans la journée.
Dès leur arrivée à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, les deux pilotes ont notifié par écrit leur situation à la juge d'instruction Christine Saunier-Ruellan, et leur volonté d'être auditionné. La magistrate est en charge d'une enquête sur ce dossier depuis mars 2013, ouverte après l'interception sur un tarmac dominicain d'un avion chargé de 680 kilos de cocaïne.
La juge a déjà procédé à dix mises en examen, dont celles des quatre Français: les deux rentrés en France, mais aussi ceux restés là-bas contre leur gré. Elle devrait prochainement entendre Pascal Fauret et Bruno Obos.
Un mandat d'arrêt international bientôt lancé
Toutefois, la justice dominicaine ne compte pas en rester là. "Nous allons lancer un mandat d'arrêt contre eux, et les placer sur la liste rouge d'Interpol. Une personne condamnée à vingt ans de prison doit être arrêtée", a réagi Francisco Dominguez Brito, le procureur général de la République.