Affaire Zahia: l'homme condamné pour proxénétisme veut faire rouvrir l’enquête

Abousofiane Moustaid, l’homme considéré par la justice comme l’ancien proxénète de Zahia Dehar, veut faire rouvrir l’enquête. L’homme de 39 ans avait été condamné en appel en 2015 à trois ans de prison dont deux avec sursis, mais continue de clamer son innocence.
Selon des informations de BFMTV, son avocat, Me Yassine Bouzrou, vient de déposer auprès du parquet de Paris une demande d’acte préalable à une requête en révision, sur la base d’un nouveau témoignage. Il s’agit de celui d’une ancienne escort girl, qui affirme avoir rencontré Zahia Dehar pour la première fois en 2009.
Un marchand d'art milliardaire suisse
Cette femme affirme qu'à l'époque des faits reprochés à Abousofiane Moustaid, Zahia Dehar travaillait en réalité pour un célèbre marchand d'art milliardaire suisse, Yves B., alors qu'elle était encore mineure.
Dans une attestation transmise à la justice et que BFMTV a pu consulter, l'ancienne escort girl affirme que le marchand d'art organisait régulièrement des soirées "libertines" dans son appartement parisien, lors desquelles il faisait venir des escort girls, dont Zahia Dehar.
D'après elle, les escort-girls étaient recrutées par un photographe et ami du marchand d'art, Florent C., et rémunérées ensuite "2000 euros par soirée" par Yves B. Elle désigne Zahia Dehar comme ayant été "protégée" par Yves B. à cette époque, et ayant même entretenu "des rapports privilégiés" avec l'homme d'affaires, qui selon elle, ne pouvait pas ignorer qu'elle était encore adolescente.
L'audition de ces nouveaux protagonistes demandée
Dans cette attestation fournie à la justice, l’ex escort-girl livre les noms de trois prostituées et cinq témoins de cette époque, susceptibles de confirmer ses dires. Elle explique par ailleurs avoir confié ces propos au Point en 2015, qui en avait fait un papier ("Zahia, le milliardaire et les Picasso maudits", plus en ligne actuellement). Elle déclare avoir ensuite reçu des menaces par le notable genevois, ce qui l'aurait empêché de venir témoigner au procès en diffamation intenté contre Le Point.
Dans sa demande adressée au parquet, Me Bouzrou souhaite que l’enquête soit rouverte et que toutes ces personnes soient auditionnées. La justice a désormais deux mois pour donner suite à cette demande ou la refuser.