Affaire "Sarah": l'homme condamné pour le viol d'une jeune fille de 11 ans a fait appel

Le tribunal correctionnel de Pontoise (image d'illustration) - Archives BFMTV
L'appel a été formé dans la foulée du jugement, mais il n'est rendu public que ce jeudi. L'homme qui a été condamné en novembre dernier pour le viol de Sarah*, une fillette de 11 ans à l'époque des faits, va contester sa condamnation, a appris BFMTV.com confirmant les informations du Parisien.
Le 4 novembre dernier, cet homme aujourd'hui âgé de 33 ans a été condamné à huit ans de prison par la cour criminelle départementale de Pontoise pour le viol d'une jeune fille cinq ans plus tôt. Des faits qu'il a toujours contestés, assurant devant les enquêteurs et devant les juges ne pas avoir eu conscience de l'âge de la mineure.
"Il ne connaissait pas son âge, à partir de ce moment-là, l'infraction ne peut être retenue", estime son avocat Me Dylan Slama.
"S'extraire du contexte"
"Lors du procès devant la cour criminelle, l'avocat général a eu cette formule 'quel message voulez-vous envoyer?', rappelle l'avocat. Le procès de mon client n'est pas là pour envoyer des messages." D'ici l'automne prochain, l'homme comparaîtra ainsi devant une cour d'assises d'appel et espère que des jurés populaires pourront "s'extraire du contexte" de cette affaire, qui a donné lieu à un débat public sur l'âge du consentement et a entraîné un changement législatif.
Au départ, cet homme avait été renvoyé pour "atteinte sexuelle sur mineur". Le parquet de Pontoise avait considéré que les faits qui se sont produits le 24 avril 2017 à Montmagny, dans le Val-d'Oise, l'ont été sans violence, sans menace et sans contrainte, la jeune fille ayant suivi l'homme jusqu'à chez lui et ce dernier ayant affirmé de manière constante ne pas avoir su l'âge de l'enfant.
Demande de mise en liberté rejetée
Un premier procès se tient en 2018 mais le tribunal de Pontoise se déclare incompétent et une information judiciaire est ouverte. À l'issue, l'homme est renvoyé devant la cour criminelle départementale pour viol. Les juges retiennent que l'homme avait "un ascendant sur la victime face auquel elle ne disposait pas de la maturité suffisante pour s’y opposer" et le condamne à huit ans de prison avec mandat de dépôt et une interdiction d’exercer à sa sortie de prison une activité en lien avec des mineurs pendant dix ans.
"Sur le plan juridique, on ne craint pas grand-chose, le dossier est solide et il est possible qu'il soit condamné à une peine plus lourde, estime Me Carine Durrieu-Diebolt, l'avocate de la jeune fille. Sur le plan psychologique, cela signifie de revivre les faits encore une fois, c'est une nouvelle violence." La jeune fille de 16 ans aujourd'hui, qui avait assisté aux trois jours d'audience en novembre dernier, essaie désormais de se reconstruire.
Ces derniers jours, la demande de mise en liberté de l'homme de 33 ans a été rejetée par la cour d'appel. Incompréhensible pour son avocat qui rappelle que son client a été libre pendant 5 ans sans que rien n'ait pu lui être reproché. "C'est un soulagement pour ma cliente et sa famille, ils ont le sentiment de ne pas avoir fait tout ça pour rien", conclut Me Durrieu-Diebolt.
* Le prénom a été modifié.